Extrait du journal
ce regard clair et perçant, le mien ne se baissait pas, avec un sen de voix singulier, lentement elle me dit : — Toi..., pei.t-être, petit? — Moi! non : pas moi, fille de Jaeques !... Mais, l'autre jour, continuai-je, tandis que vous, essayiez une robe neuve, derrière votre croisée entr'ouverte, en passant, on n'a pu s'empêcher d'apercevoir votre bras nu jusqu'au coude, et... enfin... — Quoi donc? — Que vous dirai-je? on est amoureux fou de v«us; on a le projet de vous épouser, rien que ça! — Rien que ça ! répéta Mariette en se moquant, un peu offensée qu'elle était, que, dans toute cette déclaration inattendue, il n'y eût pas encore un seul compliment pour elle. '—'Ah bah! murmura négligemment la fille de Jacques. Puis tout-à-coup un éclair de gaîté scintilla dans ses prunelles ; les muscles de son visage se dilatèrent, et elle se mit à rire comme une folle. ; ' ' • — Vous riez! de quoi riez-vous? lui demandai-je., — Eh donc ! de ce que tu dis là, petit; répondit-elle. — Mais... pourtant... remarquez, insistai-je, que votre amie Mariette est plus sérieuse. . . * — Tiens, au fait, et pourquoi pas? observa Mariette; qu'y a-t-il donc là de si étonnant? ça s'est déjà vu, ça peut se revoir.7 — Bah! et si j'en ris, moi; si je veux en rire ; dit la fille de Jacques. — Oh ! vous avez raison, Mademoiselle,repris-je; à votre aise, riez... ça s'est vu, ça peut se revoir, comme dit Mariette ; oui, mais c'est tou jours si rare et si bizarre!.. Certes, vous êtes sage d'en rire ! — Ah ! ah! tu crois... mais qui te fait penser que je sois si sage d'en rire? demanda-t-elle d'un air moitié grave, moitié railleur. — Eh ! vous savez bien , ma chère ! lui dis-je. — Non, je ne sais pas. — Oh! que si! que si ! — Eh! que non! que non ! répliqua-t-elle avec un éqlat de colère étouffé; bref, explique-toi, dis; dis-moi dono ça, puisque je t'en prie. J'étais assez embarrassé : elle avait compris très-bien. J'hésitais, je cherchais un subterfuge qui fcae dispensât de répondre, ou du moins un tour adroit de phrase dont il lui fût impossible de se .formaliser qu'à demi. — Je ne vous le dirai que si vous m'embrassez ! répartis-je. — Embrasse et dis, s'écria-t-elle en me tendant sa joue de lys et de rose. — Tiens! eh bien! alors moi aussi! reprit Mariette qui ne pouvait se résoudre à n'être pour rien dans la conversation. Mariette était une grande brune de dix-huit à dix-neuf ans, un peu maigre, un peu grelée de visage,'mais svelte, souple, dégagée, admira...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
En savoir plus Données de classification - pierrou
- de lantivy
- de barrère
- caillard
- pichou
- ancelot
- pichot
- mariette
- terre-neuve
- jérusalem
- france
- angleterre
- paris
- augsbourg
- utrecht
- montmartre
- orléans