Extrait du journal

turelle, parce que nous nous plaçons au point de vue de l'Algérie, et non au point de vue du ministère. Sans doute le cabinet aurait eu grand besoin d'une seconde victoire de l'Ysly pour répondre aux interpellations qu'onlui prépare à propos du traité du Tanger, et nous crevons savoir notamment qu'il a écrit textuellement du "maréchal, non seulement notre droit d'entrer dans le Maroc est incontestable, mais il est incontesté sans doute l'on s'attendait en France à line rapide et brillante invasion; cette attente a été trompée. Mais féra-t-on un crime au gouverneur de ce que les événemens n'aient pas pris la tournure qui convenait au ministère, de ce que notre adversaire n'ait pas voulu changer ses habitudes pour livrer et perdre une ba taille sur le territoire marocain? Etait-ce la réalité des faits ou les besoins du cabinet que le maréchal devait Consulter? Pour nous, nous concevons très bien qu'en présence du soulèvement général de la province d Oran, sa première préoccupation ait été de préserver èelle d'Alger, prête à suivre un dangereux exemple ; il fallait, en effet, arrêter les progrès de l'incendie avant de chercher à en éteindre le foyer. Tous les. intérêts du pays commandaient cette marche prudente. On sait d'ailleurs que les soumissions delà province d'Oran n'ont jamais inspiré beaucoup de con fiance, que le caractère belliqueux des tribus qu'elle renferme, leur attachement k l'ex-émir, leur fanatisme opiniâtre ont toujours arrêté la colonisation euro péenne, et enlin que le commerce et l'agriculture ne s'y. sont pas développés comme dans l'est oule centre; Une insurrection générale, quelque déplorable qu'elle fût, ; n'y menaçait donc point d'aussi nombreux et d'aussi graves intérêts qué partout ailleurs ; ce qu'il était surtout essentiel et urgent d'empêcher, c'était un soulèvement dans l'ouest de la province d' Alger, deve nue aujourd'hui le centre des affaires, du crédit, du commerce, des industries et des cultures naissantes ;...