Extrait du journal
CHAPITRE SII. * LE BOURGMESTRE. L'inquiétude de Dagobert augmentait de plus en plus ; certain que son •cheval n'était pas venu volontairement dans le hangar , il attribuait ce malheureux événement à la méchanceté du dompteur de bêtes; mais il se demandait en vain la cause de l'acharnement de ce misérable contre lui , et il songeait avec effroi que sa cause, si juste qu'elle fût, allait dépendre de la bonne ou mauvaise humeur d'un juge arraché au som meil et qui pouvait condamner sur des apparences trompeuses. Bien décidé à cacher aussi long-temps que possible aux orphelines le nouveau coup qui les frappait, il ouvrait la porte de leur chambre lorsqu'il se heurta contre Rabat-joie, car le chien était accouru à son poste après avoir en vain essayé d'empêcher le prophète d'emmener Jo vial. — Heureusement le chien est revenu là , les pauvres petites étaient gardées, — dit le soldat en ouvrant la porte. A sa grande surprise, une profonde obscurité régnait dans la chambre. — Mes enfans... — s'écria-t-il , — pourquoi ètes-vous donc sans lu mière? On ne lui répondit pas. Effrayé, il courut au lit à tâtons, prit la main d'une des deux sœurs : cette main était glacée. — Rose.'., mes enfans! —s'écria-t-il, — Blanche! mais répondez.moi donc... Vous me faites peur... Même silence, la main qu'il tenait se laissait aller à ses mouvemens froide et inerte. La lune, alors dégagée des nuages noirs qui l'entouraient, jeta dans cette petite chambre et sur le lit pla-é en face de la fenêtre , une assez vive clarté pour que le soldat vît les deux sœurs évanouies. La lueur bleuâtre de la lune augmentait encore la pâleur des orpheli nes : elles se tenaient à demi embrassées, Rose avait caché sa têts dans le sein de Blanche. — Elles se seront trouvées mal de frayeur,—s'écria Dagobert en cou(1) Toute reproduction, même partieîle, de cet ouvrage, est interdite, et serait poursuivie comme contrefaçon. Yoir nos numéros des 25, 26, 27, 28, 29 juin , 2, 3, 4, 3 et 9 juillet....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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