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Le Constitutionnel, 10 septembre 1843

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Le Constitutionnel
10 septembre 1843


Extrait du journal

— Je n'ai pas rêvé? demanda Jean. v , — Eh! voyez donc comme il est fait! s'écria-t-elle en se rapprochant davantage de lui, et, d'Une main rapide et familière, rarrangeant sa toi lette un peu en désordre : — là, une boucle de cheveux égarée sur le front, qu'elle ramena derrière l'oreille ; ici, le nceud .de sa cravate qu'elle avait relâché ; plus loin, un bouton de sa chemise qui s'était décousu, et à la place duquel elle mit une épingle Ah L qu'est-ce? qu'a-t-il là? poursuivit-elle au moment où ses doigts ramassaiei^, en les lissant les plis de l'étoffe; ma croix ! mon bouquet! sur son cœur!... Est-ce aimer! Pauvre.enfant !...... Rendez-moi ma croix, Monsieur, et mon bouquet! ajouta-t-elle d'un air de douce bouderie, en feignant de vouloir les re prendre. — Oh! pas le bouquet! dit Jean suppliant. — Bien!... Alors à mon tour, Monsieur, à mon tour! Ma croix... Et courbant la tête, elle s'avança.de plus près, comme pour l'engager à lui nouer le ruban sur ls cou. Jean obéit, et en se baissant pour s'acquitter de cette tâche, la joue de la fille de Jacques ayant frisé la sienne, la sensation'les fit tous deux tressaillir. Alors je recueillis mon courage : je me penchai vers elle ; puis, d'un ton de reproche et d'effroi, sans que Jean pût m'entendre, je lui dis : — Ce n'est pas là ce que vous aviez promis, Mademoiselle! Aussitôt elle se redressa, elle frémit ; et, m'interrogeant d'un regard presque égaré : , . — Promis ! qu'ai-je promis ? Monsieur Augustin ? — Quoi ! vous.l'avez oublié? rçpondis-je; déjà!, - — Oh !... c'est juste ! c'est juste ! pardon !... Pourtant dovant vous... En ce moment... vous exigez?... — Qu'à cela ne tieane ! je sors. Et je fis un pas vers la-porte. Augustin ! ne t'en vas pas ! me eria Jean que l'idée seule d'un en tretien sans témoin bouleversait dans le plus profond de son ame. — Non : ne vous en allez pas ! me dit-ello» furtivement ; ayez pitié de lui, de moi... Je suis sans force... Plus tard... A présent ce serait le, tuer !... ' Je m'arrêtai, je m'assis. Elle recula sa chaise de celle de loaret il y eutunepause. ,...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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