Extrait du journal
CHRONIQUE SCIENTIFIQUE. ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINS. Séance publique et annuelle. ( Mardi 9 juillet 1833. ) L'Académie royale de médecine, créée par ordonnance du roi , en date du 20 décembre 1820., est le premier corps médical dé France. Ses attri ■ bâtions sont spécialement relatives à la santé publique. Cette compagnie savante est chargée par l'autorité d'une noble mission, de veiller sur des populations entières, comme chaque médecin veille sur les familles ; et il ne faudrait pas inférer de ce que les familles composent une nation, que les médecins , dans leur pratique particulière , s'occupent, par cela même , de la santé publique ; ce serait une erreur. Il est des maladies qui se mon trent , comme le disent les médecins, sporadiquement, c'est-à-dire de temps à autre , çà et là, et dans une proportion ordinaire ; mais il en est qui sévissent toût-à-coupsur des populations entières, qui attaquent une vaste partie d'un peuple , en un mot qui régnent e'pide'miquement. Or , pour traiter celles-ci, pour.coordonner contre elles toutes les ressources de ia médecine, il faut des vues élevées, des données savantes et profondes; il faut s'éclairer par des discussions ; il faut un foyer de lumières, et c'est en cela qu'une assemblée qui réunit toutes les sommités du corps médical est éminemment utile. L'Académie royale de médecine , telle qu'elle est aujourd'hui constituée, renferme onze sections dans lesquelles sont con fondues ses trois grandes divisions premières , c'est-à-dire, la médecine , la chirurgie et la pharmacie. La neuvième section est consacrée à la mé decine vétérinaire , de sorte que , dans tous les cas d'épizootie , on peut encore recourir aux lumières de cette assemblée savante. Que si maintenant on nous demandait, pour en venir aux applications , quels ont été les services rendus à la société dans la dernière épidémie , §ar exemple, lors de l'invasion du choléra-morbus, nous pourrions réponre que si l'Académie royale de médecine n'a pu indiquer un seul moyen capable d'enrayer la marche de ce fléau, c'est qu'il n'était pas donné à la science d'en trouver. Nous regrettons , comme d'autres , que ce corps sa vant n'ait pas su indiquer aux praticiens , d'une manière plus précise , la voie dans laquelle ils devaient marcher; mais nous pensons qu'on doit lui tenir compte de ce qu'il a su secouer, à cette occasion , des préjugés qui auraient pu devenir bien funestes, et qu'on doit s'empresser de reconnaî tre que s'il n'a pas proclamé alors d'une manière bien explicite la non-eontagion de cette terrible maladie, il n'a pas du moins prêté son appui à l'opinion contraire , de sorte qu'il n'a pas vu une partie de la population en fuir une autre avec terreur. Les liens de l'amitié et de la parenté n'en ont été que plus étroits au milieu de cette grande calamité. Eh ! qui sait ce qui aurait pu résulter ,au milieu d'une population si mobile , si impres sionnable , si passionnée, de cette persuasion que la maladie pouvait se communiquer ? L'épouvantable soupçon d'empoisonnement n'avait déjà produit que trop de catastrophes. Ceci, au reste , est dû aux progrès de la civilisation, et l'Académie aurait bien fait de s'en rendre plus complète ment solidaire. Ceci une fois dit sur l'institution de l'Académie royale de médecine et sjir ££s attributions pratiques, voyons quels ont été jusqu'à présent ses...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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