Extrait du journal

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE, bai.s masqués. — danseurs espackoes. Notre premier spectacle lyrique a pris une face ^nouvelle, et la Vogue la plus constante prouve que le public attendait: cette révolutions Le public n'est point-capricieux, il aime ce qui est bon, ce qui est beau; il court aux lieux où ces dons précieux lui sont annoncés ; il y revient avec empressement, avec opiniâtreté même, quand la promesse a été loyale ment tenue. Une réforme salutaire doit atteindre toutes.les branches de l'administration ; après l'opéra , les bals masqués ont eu leur part de la sollicitude prévoyante de la direction. Ces bals créés sous la régence, ces bals ou depuis plus d'un siècle les amateurs promenaient leurs ennuis , véritables bals classiques, sont devenus un spectacle brillant. On y danse, par procuration il est vrai, mais on y danse, li'éclatante illumination de Gustave s'est répandue dans toute la salle, on est ébioui par les rayons de cent lustres, dont les feux incommodent singulièrement les habîiués des quatrièmes loges. Mais comme les droits consacrés par la Charte leur laissent la liberté de venir se mêler à la troupe fashionable des balcons et du parterre, ils n'ont aucun prétexte pour se plaindre et. crier à l'oppres sion. Couverte de brocard rouge , rehaussé d'or , la salle a revêtu son habit de parade et présente un aspect enchanteur. On arrive à ce palais de fées par des rampes couvertes de tapis ;ion/marche entre deux haies d'ar bustes en fleurs. Ce sont petits chemins tout parsemés de roses. A chaque repos d'immenses glaces offrent leur cristal aux belles qui se plaisent à collationner encore une fois la galante économie de leur toi lette. Le théâtre est toujours réservé pour les divertissemens , mais les spec-, tateurs y trouvent un double rang de banquettes ; ils peuvent admirer de plus près les acteurs. L'orchestre s'élève à l'extrémité opposée, et la rampe lumineuse qu'une barrière placée à distance précède , marque les limites de l'àrêne que les joûteurs vont occuper. Les loges sont remplies de ce que Paris a de plus élégant et de plus fashionable. Je ne parlerai point des jolies femmes ; presque toutes ont des visages de satin noir, ce qui jette une certaine uniformité dans les physionomies ; cependant des...