Extrait du journal
l'article 45 du pacte est positif à cet égard. Chaque canton est sans doute maître chez lui, mais il n'est pas,maître de troubler les autres, et les intérêts de la patrie commune sont formellement réservés dans notre loi fondamentale. Les conférences et les journaux du jésuitisme ont as sez clairement annoncé des plans de séparation, et par conséquent de dissolution de la confédération, pour que nous puissions à juste* titré nous, en alarmér ; les chaires des jésuites ont retenti d'assez d'injures contre, la plupart des cantona:pouKsq«e,«4®s^Sttisse>aft4e"*droit de re pousser de pareils hommes. 1 » Si le pacte nous donne le droit de chasser les jésuites , l'histoire nous le donne aussi. La plupart des jésuites qui sont chez noiis ne sont d'ailleurs que des étrangers suspects; et la diète a déjà pris des arrêtés imposant aux cantons des mesures à l'égard de certains étrangers mal intentionnés. Il s'agit de notre santé morale et politique, et la diète a le droit et le devoir de chasser les élémens qui ruinent cette santé. » On objectera que la diète se donnerait ainsi le droit de chasser, par voie de majorité, soit les aristocrates; soit les radicaux. Non, Mes sieurs, ceux-là ne sont pas astreints à des vœux, ne sont pas solidaires les uns envers les autres, reconnaissent les lois de l'état, ne sont pas constitués en ligue et association hiérarchique. On ne peut pas chasser des citoyens pour des opinions individuelles, mais on a des droits sur. up corps qui se pose en face de l'état, avec des droits spéciaux et des pré tentions de supériorité, et qui déclare n'obéir qu'à son chef, le général de l'ordre, ne reconnaissant que lui pour maître. » Cet ordre ne prend pour base de ses enseignemens , ni la parole de Dieu, ni les écrits des pères, mais ceux des casuistes, et ses inspira-' tions "particulières. Il est de fait qu'il compromet la morale puhlkfùe, qu'il publie des livres de morale ou de foi où le nom du Christ ne figure pas môme. Son expulsion, bien loin d'être nuisible à la religion, ne lui sera que profitable. Le Saint-Père ne paraît pas reconnaître le rétablis sement de cet ordre comme nécessaire, si le pays comme les individus peuvent rester bons catholiques sans se servir de l'existence des jésui tes. Ce sont des aristocrates secrètement appuyés par la nonciature qui ont appelé cet ordre, toujours prêt, lorsqu il s'agit d'écraser la liberté. y Argovie doit déclarer que c'est par amour sincère pour la patrie...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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