Extrait du journal
de Maroc ; et son armée de terre eh est réduite à se tenir sur la défensive. 11 est vrai que l'on est arrêté par le manque d'eau et l'extrême chaleur. Mais le ministère'n'avait-il pas préyu par ha sard qu'il ferait chaud sous le 34Edegréde latitude? Croit-on d'ail leurs que ce soit épargner la fatigue et la peine à nos soldats que de prolonger la durée des campemens sous ce brûlant ciel? i II en est, ce nous semble, des fçux au soleil comme de ceux d'une batterie ; pour en souffrir moins, il faut y passer à la course. Mais que voulez-vous? Tout le mondes'est trompé. On a cru que l'empereur repousserait Abd-el-Kader, et il semble faire cause commune avec lui. Nous sommes aux prises avec' la guerre sainte. On ne l'aurait jamais cru. Tout le monde s'est trompé. Cela serait vrai qu'il ne vous était pas permis, à vous gouvernement, de vous tromper comme tout le monde. Comment! en commençant la guerre, vous n'avez donc prévu que la paix? Vous vous êtes donc décidé à attaquer, parce que vous étiez persuadés qu'on vous cé derait? Mais quand on se lance dans de telles entreprises, ne jdoit-on pas mettre les choses au pis, et baser ses préparatifs sur les hypothèses les plus défavorables ? Au lieu de se prémunir icontre de grands obstacles possibles, on s'est complaisamment confié à la bonne composition de l'ennemi. Ainsi, pour une expédition sur Fez, la seule chose décisive dans une telle campagne, en cas de résistance sérieuse, on n'a que .9,000 hommes; il en faudrait 24,000. Mais pourquoi ne les a-t-on pas, ces 24,000 hommes? Ne connaissait-on pas les distances à. parcourir, les difficultés à surmonter, les besoins aux quels il faudrait pourvoir, la nécessité d'assurer sa base d'opé ration , de protéger ses convois? Tout cela ne pouvait-il pas, ne devait-il pas forcément se calculer avant de se mettre en cam pagne? On nous parle maintenant de la guerre au printemps pro chain ! Quand on a eu le temps de tout préparer de longue main, au moment où on agit par mer, la guerre au printemps prochain, n'est-elle pas la plus honteuse et la plus coupable des dérisions? Que l'on considéré les effets de cet incroyable plan de campagne. Le prince de Joinville a ordre de bombarder les villes maritimes du Maroc; il s'en acquitte avec un courage digne des braves ma rins qu'il commande. Mais que produit le bombardement? il fait refluer les populations vers l'intérieur; il irrite, il exaspère, en sorte que les succès de la flotte deviennent un danger pour l'armée de terre réduite à l'impuissance. Les multitudes armées s'agglo mèrent devant les lignes dont nos troupes ne peuvent s'éloigner, et l'on peut dire que l'amiral contribue i bloquer le général en chef dans son camp de Lalla-Maghrnia. A la vérité, on nous assure que le maréchal Bugeaud n'y sera pas assiégé. Tel est le danger dont la prévoyance du ministère nous a garantis. Il paraît que le maréchal Bugeaud n'a pas suivi tout à fait le plan tracé par le Journal des Débats. Le Messager nous donne ce ce soir la dépêche suivante,, bien malencontreusement interrom pue : • DÉPÈCHE TÉLÉGRAPHIQUE. « Marseille, 22 août 1844, à 5 heures du soir. s> Le gouverneur général de l'Algérie, à M. le ministre de la guerre. » Bivouac de Koudiat-Abderrahman, le 14. » Ayant marché sur l'armée marocaine, qui devenait chaque jour plus forte et plus menaçante pour l'Algérie, je l'ai rencontrée, le 14, à deux lieues en avant de son camp. » Elle a pris l'offensive avec 20,000 chevaux, au moment où nos têtes...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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