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Le Constitutionnel, 25 juin 1844

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Le Constitutionnel
25 juin 1844


Extrait du journal

A MONSIEUR C. P. Veuillez accepter la dédicace de ce livre, mon cher Camille ; c'est un souvenir d'amitié bien sincère, c'est aussi un témoignage de.vive recon naissance. — Je n'oublierai jamais combien vos excellens travaux, fruit d'une longue et habile-expérience, m'ont servi pour mettre çà et là, en relief et en mouvement (dans ma modeste sphère de conteur) quelques faits consQlans ou terribles se rattachant de près ou de loin à la question de l'organisation du travail, question brûlante, qui bientôt dominera toutes les autres, parce que, pour les masses, c'est une question de vie ou de mort. Si dans plusieurs épisodes de cet ouvrage, j'ai donc tenté de montrer l'action admirablement bienfaisante et pratique, qu'un homme de cœur noble et d'esprit éclairé, pourrait avoir sur la classe ouvrière, grâces vous soient rendues 1 Si, par opposition, j'ai peint ailleurs les effrayantes conséquences de l'oubli de tou'.e justice, de toute charité, de toute sympathie envers ceux qui, depuis long-temps voués à toutes les privations, à toutes les misères, à toutes les dou'eurs, souffrent en silence, ne réclamant que le droit au travail, c'est-à-dire, un salaire certain, proportionné à leurs rudes labeurs et à leurs modiques besoins, grâces vous soient encore rendues ! Oui, mon ami, car la touchante et respectueuse affection que vous a vouée cette multitude d'ouvriers que vous employez et dont vous amélio rez chaque jour la condition morale et matérielle, est une de ces rares, de ces glorieuses exceptions, qui rendent plus déplorable encore l'égoïsme inintelligent auquel un peuplé de travailleurs honnêtes et laborieux est souvent impunément sacrifié. Adieu, mon ami ; vous dédier ce livre, à vous, artiste si éminent, à vous, l'un des meilleurs cœurs et des meilleurs esprits que je connaisse, c'est dire qu'à défaut de talent, on trouvera du moins dans mon œuvre de salutaires tendances et de généreuses convictions* Tout à vous, Paris, 23 juin 1844. Eugène sue....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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