Extrait du journal
PARIS, «5 AOUT. ' Le Moniteur complète ce matin de la façon la plus heureuse la dépêche deux fois interrompue. Nous la reproduisons dans son entiër : DÉPÊCHE TELEGRAPHIQUE. - , Marseille, 22 août 4 844, à cinq heures du soir. Le gouverneur-général de l'Algérie à M. le ministre de la guerre. Bivouac de Koudiat-Abderrahman, le 44. Ayant marché sur l'armée marocaine, qui devenait chaque jour plus forte et. plus .menaçante, pour l'Algérie, je l'ai rencontrée, le 44, à deux lieues en avant de son camp. Elle a pris l'offensive avec 20,000 chevaux , au moment où nos têtes de colonnes passaient l'Ysly.Nous avons été enveloppés de toutes parts. La victoire la plus complète nous est restée. Notre infanterie, d'une ex trême solidité, et un peu plus tard notre cavalerie, ont fait des prodiges de valeur. Nous avons pris successivement tous les camps , qui couvri raient un espace de plus d'une lieue. Onze pièces de canon, seize drapeaux, 4,000 à 4,200 tentes, dont celle du fils de l'empereur, son parasol, signe du commandement, tout son bagage personnel, une grande quantité de munitions de guerre et ùn butin immense sont restés en notre pouvoir. L'ennemi a laissé environ 800 morts sur le champ de bataille. Nos pertes, quoique sensibles; sont légères pour une journée aussi capitale, que nous nommerons la bataille d'Ysly. La nouvelle de cette brillante action du maréchal Bugeaud et de nos troupes arrive opportunément. Elle sert de réponse aux décla mations et aux menaces de la presse anglaise. Quant au Maroc, nous souhaitons vivement, sans trop l'espérer, que cette victoire y produise une salutaire impression de terreur, et que les tribus, découragées, abandonnent A bd-el-Kader, qui ne leur apporte que des défaites. Malheureusement* le maréchal ne paraît pas être en mesure de tirer parti du coup qu'il vient de frapper, de prendre vigoureusement l'offensive, et de poursuivre lui-même à outrance l'émir contre lequel nous n'avons jusqu'à ce jour lancé qu'un ulti matum. S'il faut temporiser encore, les Arabes reviendront de leur frayeur. Peut-être ne nous attaqueront-ils plus en ligne ; mais ils nous feront cette guerre de razzias et d'algarades, qui ruine nos alliés et occupe nos forces en les divisant. .. En attendant, ce nouveau succès de notre brave armée d'Afrique causera en France une satisfaction universelle. La curiosité publi que est vivement excitée : on s'empressera sans doute de la satis faire en publiant protnptement, et cette fois, s'il est possible, dans toute son étendue, le rapport du maréchal Bugeaud....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
En savoir plus Données de classification - corneille
- rachel
- guerre
- thiers
- montevi
- clairville
- damarin
- beauvallet
- restout
- roger
- france
- angleterre
- brésil
- félix
- rambouillet
- algérie
- montevideo
- maroc
- afrique
- marseille