PRÉCÉDENT

Le Constitutionnel, 27 mai 1844

SUIVANT

URL invalide

Le Constitutionnel
27 mai 1844


Extrait du journal

c'est-à-dire à les affecter au service pour lequel la dépense a été por tée. Cependant des difficultés se renconlrent : une commission mixte a été chargée d'étudier la marche à suivre, et elle n'a pu se mettre d'ac cord avec M. le ministre de la marine. Cette commission réclame la construction de quatre nouveaux bâtimens de la force de 160 chevaux. Le ministre a pensé que la dépense ne serait pas en proportion avec l'utilité du service, et il voudrait affecter une partie de cette force navale aux besoins de la flotte. Puisque la commission racontait les faits à la chambre, puisqu'elle avait eu sous les ye.ux toutes les pièces , pourquoi n'a-t-elle pas donné son avis ? Comme toujours, elle admet l'al location demandée, mais elle laisse la question dans l'état même où elle la prend, sang se prononcer le moins du monde sur les difficultés qu'elle indique. Elle ne se permet même pas un conseil. Il en est à peu prés de même pour l'affaire des maîtres de poste. L'établissement des chemins de fer modifie profondément leur situation. En principe, l'état ne doit aucune indemnité à ceux qui ônt à souffrir dans leurs intérêts, du mouvement que les progrès de la civilisation impriment aux choses humaines. Cela est vrai : si les chemins de fer devaient entraîner la suppression des postes aux chevaux, on ne devrait pas aux maîtres de postes plus d'indemnités que les diligences et les maîtres de postes eux-mêmes n'en ont dû aux anciens voituriers. Mais il y a ici une circonstance particulière et très-grave. Les maîtres de postes sont assujstis à un service public , et l'état n'entend en aucune manière y renoncer. Comme prix de ce service, la loi leur ac corde un droit de vingt-cinq centimes par voyageur et par kilomètre , lequel va devenir tout-à-fait illusoire pour les routes desservies par les chemins de fer. Peut-on laisser subsister la eharge, quand on supprime l'indemnité ? M. le ministre des finances proposait d'allouer, pour les exercices de 1843 et 1844, une subvention aux relais de postes, cal culée sur des données plus ou moins exactes. La commission n'a admis l'allocation que pour l'année courante , afin d'éviter de se prononcer , et dans le but d'obliger le ministre à présenter prochainement un projet de loi. Il est bon sans doute qu'une loi soit faite ; mais si les élémens manquent au ministre , ce n'est pas certes le rapport de M. Félix Réal qui lèvera ses indécisions....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

En savoir plus
Données de classification
  • voltaire
  • bignon
  • bruat
  • félix réal
  • dupetit
  • réal
  • berryer
  • rachel
  • orloff
  • lafont
  • catherine
  • france
  • chine
  • europe
  • valparaiso
  • brest
  • haïti
  • espagne
  • syrie
  • montmartre