Extrait du journal
REFORME PARLEMENTAIRE A LA FAÇON DU : ' CARLISME. Les journaux de la légitimité reviennent souvent sur ce qu'ils nomment la' réforme parlementaire et sur la loi actuelle des élections. Il n'y â pas grand mal à cela. Si le parti se contentait ;d'en appeler à la discussion et â l'opinion publique, il se montre rait plus habile qu'en secouant les dernières étincelles de la guerre :civile datns la Vendée , et en suscitant des brigandages qui ne peuvent avoir pour résultat que d'exciter de plus en plus contre lui l'antipathie nationale. S'il n'est guère plus heureux dans ses .discussions publiques que dans ses essaus clandestins de guerre ci■rile, c'est que, placé en dehors des véritables intérêts du pays, il considère les innovations qu'il poursuit comme le moyen le plus jefficace d'arriver à une subversion sociale. Il est certain qu'une loi qui règle l'exercice des droits politiques n'est jamais définitive cher les peuples soumis au régime consti tutionnel. L'étendue de cet exercice dépend du plus ou moins de lumières et d'aptitude des citoyens ; la baisse du cens électoral doit toujours être proportionnée à la hausse de l'instruction popu laire, et, avant de toucher- au système qui existe, il faut bien constater l'état réel de la société. Personne ne désire plus ardem ment que nous de voir le plus grand nombre possible de citoyens associés aux importantes fonctions de l'électorat, qui donne des administrateurs et des députés de la nation. Nous hâtons de ■tous nos vœux le moment où , parvenue au degré d'instruction (que l'on remarque parmi le peuple dans les montagnes de la Suisse et de l'Ecosse , la majorité du peuple français sera adinise à la jouissance de tous ses droits politiques ; nous regarde rons cette époque comme celle du triomphe complet de la liberté, tomme la garantie la plus certaine de sa durée parmi nous. Mais ?i l'on agissait avec précipitation, on livrerait peut-être le repos et la prospérité du peuple lui - même aux chances de l'-ambition , de l'intrigue et des combinaisons factieuses de l'esprit de parti; l'abaissement du cens à deux cents francs a été généra lement regardé comme un progrès, et c'était un progrès, en effet; car il a presque triplé le nombre total des électeurs. L'exécution de la loi sur l'instruction primaire ouvrira la voie la plus large à line nouvelle répartition du droit électoral. Nous le désirons bien sincèrement ; car c'est ainsi que les réformes utiles s'opèrent sans secousse et sans danger. Un fait avoué par les organes de toutes les opinions, c'est le peu d'empressement que manifestent les citoyens dans quel ques département pour l'exercice des droits politiques. Nous ■»,—déplorons cette indifférence , parce qu'elle annonce que les mœurs publiques ne sont pas _ encore formées , et que les électeurs ne se font pas une idée assez exacte de l'importance et de la gravité de leurs fonctions. Certes , l'institution du jury est une des plus nobles conquêtes de la liberté , l'une des institutions que nous devons défendre avec le plus de zèle et de persévérance; tout le monde en reconnaît l'utilité. Cependant, qui oserait dire que sans la honte attachée à un refus, il serait tou jours possible, dans certaines localités, de former un jury? Cela vient, nous le répétons, de ce que nos mœurs politiques n'avan cent pas avec l'opinion, et qu'il faut du temps pour que les meilleu res institutions jettent de profondes racines dans un pays sillonné par tant de révolutions successives. , Le suffrage universel, que sollicitent aujourd'hui les partisans de la dynastie déchue, ne serait en accord ni avec les vœux, ni avec les intérêts de la nation. Il faut répandre les lumières dans toutes les classes de la société ; il faut exciter leur patriotisme , améliorer leur situation physique et morale, faire connaître aux citoyens leurs droits et leurs devoirs. C'est ce que nous avons de mieux â...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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