Extrait du journal
UNE HEURE TROP TARD. PAR ALPHONSE KARR. M. Alphonse Karr a publié l'an passé un roman intitulé : Sous les Tilleuls. Un critique officieux s'avisa alors , dans la ferveur de son amitié, d'établir un rapprochement entre sous les Tilleuls et la Nouvelle Héloîse , duquel il résultait qu'Alphonse Karr, de Mu nich, avait fait un livre, tandis que J.-.J Rousseau, de Genève , n'avait fait qu'un roman. Le pavé était de taille à assommer un homme sur la place. M. Karr, néanmoins, a survécu au eboe, et il offre cette année un second roman, œuvre inégale, mélangée de bien et de mal comme toutes les choses de ce monde , et sur lequel -nous allons nous expliquer avec une franchise qui sera , nous l'espérons , plus agréable à l'auteur que les em phatiques apothéoses , ou les comparaisons maladroites auxquelles il a été en butte plus d'une fois. Quelque part,. en Allemagne, je ne sais trop dans quelle principauté , habite une jeune fille,nommée Hélène . jolie comme le sont beaucoup d'Allemandes, sage, comme toutes devraient l'être,. Son père, vieux gar de-chasse , se sentant défaillir, veut, en père prudent , marier Hélène à un de ses voisins, homme déjà sur le retour, peu agréable à la jeune fille, mais riche etcapable de lui faire unsort, ainsi qu'à toute sa famille. Mal heureusement la tête romanesque de la jeune fille dérange les combinai sons de la politique paternelle ; Hélène ne veut épouser qu'un homme qu'elle puisse aimer, et refuse tout net. Cependant, sentant la nécessité de subvenir aux besoins de sa famille , elle part- pour la ville , où une de ses amies lui a trouvé un emploi. Pendant que la voiture qui la porte elle et son bagage , s'avance sur la route, Hélène, fatiguée, s'endort et se trouve tout étonnée , au réveil , de se voir , non à la ville, comme elle le croyait, mais à la perte de la maison de son père. La chose est cependant fort simple ; un étudiant, nommé Maurice, voyant cheminer dans une carriole deux femmes endormies, avait trouvé plaisant de retourner le cheval, qui, docile à l'impulsion, avait repris joyeusement le chemin de l'écurie. Mais Maurice ne pouvait prévoir lés suites déplorables de cette fatale plaisanterie. Il en advint qu'Hélène , arrivée trop tard à la ville , trouva sa place occupée , et que, ne voulant pas retourner chez sespaaens, elle chercha," mais vainement, à se soustraire à la misère, à force dé travail, pour.comblede maux, la maladie la saisit, elle est transportée à l'hôpital, où elle reçoit, sur son lit de douleurs, une lettre de sa mère qui lui demande des secours et lui reproche avec amertume la détresse où elle les a tous plongés en refusant la main de leur riche voisin. Hélène avait toujours été sage, elle avait résisié non seulement aux agaceries des étudians, mais aux séductions dorées du comte Leyen, un riche seigneur qui depuis long-temps la poursuivait de son amour et de...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
En savoir plus Données de classification - karr
- leyen
- napoléon
- maréchal de france
- rousseau
- robert peel
- maurice
- france
- espagne
- montmartre
- angoulême
- benavente
- valence
- tortose
- perpignan
- morella
- parti conservateur