Extrait du journal

Home, avant la Convention ; puisque la Convention n’existe plus, elles doivent y retourner. C’est un raisonnement doublement faux. D’abord, la France n’était pas obligée avant 1861 de maintenir des troupes à Rome ; si elle le faisait, c’est qu’elle le voulait bien, et elle pouvait les retirer sans qu’au cune puissance eut le droit de contrôler et de blâ mer sa conduite. En second lieu, il a été établi par le Gouvernement lui-même qu’il redeviendrait libre de ses mouvements, c’est à dire qu’il pourrait, selon qu’il le jugerait convenable, intervenir ou ne pas intervenir. Donc nos troupes ne vont pas ù Rome pour continuer simplement l’œuvre accomplie de 1849 à 1866. La situation sc trouvant ainsi dégagée, il nous devient plus facile d’apprécier la pensée qui a or donné l’expédition. Selon les uns, nous allons à Rome pour rétablir le pouvoir temporel de la Pa pauté, au nom de tous les catholiques, et notre devoir est de le raffermir par une durée indéterminée ; selon les autres, nous allons seulement à Rome pour chasser les garibaldiens et leur donner une si bonne leçon qu’ils ne soient plus tentés d’y revenir. Cette dernière hypothèse est puérile; la première est démentie par les faits. Le gouvernement en effet a pris soin de préciser lui-même le but de sa poli tique, et sa pensée se dégage très claire des docu ments qu’il a publiés ; il ne va pas en Italie faire la guerre aux italiens ; il y va pour s’opposer à une solution violente de la question romaine. Toutes les puissances ayant des sujets catholiques sont inté ressées au sort de la Papauté; elles doivent donc être consultées; mais pour qu’elles puissent déli bérer utilement ; pour que leur décision ait une sanction, il faut que la question reste entière, qu’une conférence ne se heurte pas à un fait accompli ; il faut que Rome ne soit pas tombée au pouvoir des garibaldiens. Par conséquent l’expédition est une mesure conservatoire, ayant pour but de maintenir intacte la question romaine pour qu’un tribunal eu ropéen puisse la juger. Telle est. croyons-nous, d’après les pièces officielles que nous ne pouvons soupçonner de mauvaise foi, la pensée qui a dicté la conduite du Gouvernement impérial. Maiiguerith-Dupré....