Extrait du journal
CHRONIQUE GÉNÉRALE. — On lit dans le Constitutionnel : « Nous sommes habitués aux extravagances de la presse étrangère, et ordinairement nous croyons inutile de réfuter les taux bruits 3u*elle se plaît à répandre dans toute l’Europe. Cependant il est bon e montrer au public jusqu’où peut aller le génie inventif des fai seurs de nouvelles. » La calomnie ne s’était encore attaquée qu’à l'Empereur et aux hommes publies de son gouvernement ; il semblait impossible qu’elle pût trouver moyen d’atteindre le Prince impérial, enfant de quatre ans, et qui charme tous ceux qui l’approchent par les grâces natu relles à son âge. Eh bien ! un journal a imagine que le jeune Prince qui compte comme caporal aux enfanis de troupe du lrr régiment des grenadiers de la garde, s’étant montré fort impertinent avec sa mère, l’Empereur, pour le punir, l’aurait fait dégrader devant un peloton de soldats. Nous n’aurions pas dit un mot de cette fable si les journaux de province ne l'avaient pas répétée, et si elle ne dé notait pas, sous une apparence frivole, un sentiment d’inimitié ten dant à faire voir dans le Prince impérial, malgré son jeune âge, que d’estime que je pusse désirer. Vous ne m'avez pas trompée, mon doux maître, et tout ce que j’ai demandé à Dieu dans mon or gueil, vous me l’avez donné : vous m’avez récompensée de cette an née de travail comme je voulais l’être, par votre surprise quand vous m’avez vue si changée ; et maintenant vous me récompenserez de la pureté de mon amour, de l’abnégation de mon dévouement en me promettant de m’obéir ; c’est Dieu qui me bénit d’avoir tant lutté pour que ma tendresse ne devint pas coupable. Vous saviez bien que je ne pourrais pas désirer, pas demander, à vous, quelque chose indigne de vous et qui me ferait perdre votre estime ; car maintenant je ne suis plus une innocente folle, mon sei gneur bien-aimé. Oui, cela, vous l'êtes toujours : mon maître et sei gneur; je suis toujours courbée sous votre regard, comme au temps où ce regard faisait pousser en moi les premiers bourgeons des idées, et votre voix fait courir mes pensées, plus rapides que la paille agitée par le vent, là où vous voulez qu’elles aillent. Dieu me le pardonne, n’est-ce pas ? — Je le pense, mon amie. Vous avez travaillé à élever votre ten dresse, et Dieu n’est pas sévère, pour ces élans de nos cœurs chas tes et dévoués. Pascaliue, tout en gardant la main de Louis dans une des siennes, se laissa retomber sur l’oreiller. Son regard, calme et brillant, al lait du crucifix au visage grave et doux de son ami. Une ombre tra versa son regard ; elle se releva encore : — Voici ce que je voulais vous demander ; mais vous m’obéirez? — Ne l’ai-je pas promis ? — Eli bien... Ab ! mon Dieu ! Non, je ne pourrai jamais, s’écriat-elle en laissant échapper de nouvelles larmes... Il le faut pourtant, si je veux vous revoir un jour là-haut... Eh bien, il faut que vous ne reveniez plus me voir; je le veux, vous l’avez juré sur votre honneur. — Je vous obéirai, dit Louis. Un serrement de main le remercia et un nouveau silence régna entre les jeunes gens. Pascalinc remuait les lèvres en remerciant Dieu, sans doute, de la force qu’il lui avait donnée pour accomplir ce dernier sacrifice. — H le fallait, voyez-vous, rcpril'-etle. J’aurais bien peu perisé à Dieu en votre présence, et je veux vous revoir an ciel. Combien der...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - de vincke
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