Extrait du journal

Tous trois franchirent ainsi la largeur de la route, et le guide s’apprêtait à faire traverser aux deux femmes en opérant comme pour le premier, quand il lui sembla entendre un bruit vague encore, mais qui lui parut sans doute peu rassurant. C’est du moins ce que son expressive pantomime put faire comprendre. Au lieu de déposer ses compagnes sur le travers de la route, il leur indiqua le fossé heu reusement sec et garni d’herbe, dans lequel toutes deux s’empressèrent de descendre. Lui-même, col lant son oreille contre terre, à l’instar des sauvages et des hommes de la nature habitués à percevoir au loin, il distingua bientôt le pas régulier d’un cheval Il s’empressa de s’étendre également dans le fossé. Entourant son bras droit de la corde de cuir qui pendait à son long bâton ferré, sorte d’assomoir des plus dangereux entre les mains d’un homme qui semblait aussi vigoureux , il glissa sa main gauche dans sa ceinture, en tira un large couteau catalan dont la lame brilla dans l’obscurité d’une façon si nistre, puis il se tint prêt à tout événement. — Au nom du ciel, Lorenzo, murmura à voisbasse la plus âgée des deux femmes, ne versez pas de sang; je ne le veux pas, je vous le défends. Silence pour Dieu, se borna à répondre celui qu'on a vit nommé Lorenzo ; silence et laissez-moi faire, où je ne réponds de rien. — Oh ! mon Dieu, mon Dieu, que va-t-il se pas ser ? dit la plus jeune cachant une délicieuse tête brune dans le sein de celle qui ne pouvait être que sa mère. Silence encore une fois, répéta le guide, dont les yeux noirs lançaient des éclairs. Croyez-vous...