Extrait du journal
Actes officiels. Rapport de S. Exe, le ministre des finances à S. M. l’Empereur. Sire, Au moment où je dois préparer les éléments du budget de 1858 pour les soumettre à l’examen du conseil d'Etat, je viens, suivant vos ordres, placer sous les yeux de Votre Majesté, le tableau sommaire des principaux iaiis de l'année courante pouv ant servir à déterminer le point de vue général d’après lequel devront être réglées nos prévisions de recette et de dépense. Les circonstances que nous avons traversées, Sire, ont été bien diffi ciles ; tous les malheurs ont, pour ainsi dire, éclaté à la fois : la guerre, le choléra, les inondations, la disette prolongée. Un seul de ces fléaux a suffi, à d’autres époques, pour tarir les sources du travail et de la richesse, amener des troubles dans l'Etat, et compromettre en même temps la fortune publique et les fortunes privées. Dans le concours de calamités que nous avons vues peser sur nous, on pouvait craindre qu’au moins la confiance serait ébranlée, et que l’action du commerce et de l’industrie suspendue amènerait une diminution notable dans les revenus du Trésor. Eh bien. Sire, des infortunes, en trop grand nombre, ont, sans aucun doute, affligé le cœur de Votre Majesté ; mais, malgré ces épreuves douloureuses, tout ami sincère de la vérité et de son pays doit être heureux de reconnaître ce fait unique peut-être dans l’histoire, que jamais, grâce à la confiance inspirée par Votre Majesté, la sécurité n’a été plus entière et l’ordre plus parfait ; jamais l’activité nationale n’a été plus développée ; jamais la progression des revenus publics n’a été aussi rapide. Chose singulière I les embarras de la situation ne devaient venir que de la prospérité elle-même, et en quelque sorte des excès de la confiance. Par une heureuse nécessité, les efforts du gouvernement ont dû s’appliquer, non à provoquer, mais â restreindre l’élan général et à contenir la spéculation, par des avilissements réitérés, dans les limites d’une prudente réserve. La marche des budgets courants, le crédit, la Banque, le trésor sont les points où viennent converger et se manifester avec le plus d’énergie les symptômes qui, à un moment donné, caractérisent la position écono mique du pays, et qui fournissent la mesure la plus exacte de sa force. Comme ils doivent servir de base à une appréciation raisonnable des besoins et des ressources de l’avenir, je prie Votre Majesté de me per mettre d’en faire le sujet de mes observations. Le budget de 1854 est en voie de règlement. Sa situation provisoire, publiée l’année desniôrc, présentait un excédant de dépenses de 100 millions. Ce déficit est réduit à 75 millions au compte définitif. Le budget 1855 vient d’être clos. Tout fait espérer que le découvert de cet exercice n'ira pas au-delà de 50 à 60 millions. Ces chiffres paraîtront satisfaisants, Sire, si on les compare à l’insuffi sance moyenne des cinq années antérieures, qui n’est pas moindre de 80 millions, et si l’on lient compte des charges énormes que les mal heurs publics, en dehors même de la guerre ont imposées aux services ordinaires de 1854 et de 1855, et qui ont entraîné des suppléments de crédits très élévés (I). On doit ces résultats relativement favorables à l'accroissement extra ordinaires des revenus indirects, qui a atteint le chiffre énorme de 65 millions l’année dernière, sans comprendre 33 millions provenant des droits nouveaux. A aucune époque, sous les influences les plus heureuses, la force (1) Pour 1854, 123 millions. Pour 1855, 172 millions....
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
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