Extrait du journal

UNE HISTOIRE D'AUTREFOIS. (Suite.) Et la comtesse soupirait en entendant un e voik murmurer en elle • Qui pourrait l’oublier ! » A la suite de nombreuses réflexions mûries dans le silence, madame d Aiguebelle, cédant à une inspiration généreuse, écrivit à son noiaire, afin qu’il avertit les parents de Valentinc qu’avant de I mourir la marquise de La Vcrncraie lui avait remis en dépôt une ; somme de deux cent mille livres pour f établissement de son fils. Sa lettre se terminait par ces mots : « Ne vous reprocher pas ce mensonge, maître Bouchard. Je n’ai pas d’héritiers directs, par conséquent, je suis libre de disposer d’une partie de mes biens en faveur du fils de ma meilleure amie. < Surtout que jamais le vicomte ne se doute que cet argent ne vient pas de sa mère. « Alice d Aiguebelle. * Le notaire s’acquitta fidèlement de sa mission, à la grande sur prise de la famille de Blancastel, qui ne comprit pas le but d’uu tel avertissement. Valentinc entendit son père cl sa mere s’étonner de celle affaire, et deux jours plus tard, étant invitée chez la comtesse, elle raconta tout à Gaston, que ce récit émut jusqu’aux larmes. Alice m’aime encore, dit-il en contenant avec peine la joie qui débordait de son cœur. Ma mère n’a confié aucune somme à maître Bouchard, j’en suis certain. Ces deux cent mille livres sont une pieuse fraude, un généreux sacrifice de madame d’Aiguebelle, qui croit ainsi me faciliter la route du bonheur. . Pendant que Gaston, rajeuni, retrempé par la certitude qu’il venait d’acquérir, ouvrit son cœur à la plus pure ivresse, Alice cachait sous un sourire contraint la peine secrète qui la dévorait lentement. . . , . „ , „ Tant qu’elle n’avait pas vu le vicomte épris d une femme, elle...