Extrait du journal
quelques reflets de la lune, — mais qu’eux assuraient bien être l’âme du vicomte qui revenait ainsi de nuit. Un valet allait plus loin encore. Il racontait qu’un soir qu’il rentrait attardé, en passant près de la porte de la pièce condamnée, il aperçut de la lumière à travers la serrure et sur le seuil. Alors, la curiosité l’em portant sur I effroi, il s était avisé de jeter un regard dans l’intérieur. Distinctement il avait vu une chose effr.-yonie. Uoe lampe brûlait; mais ce n'était pas une fl mime vive ; c’était comme uoe réflection de lumière, comme un rayon de la lune. Auprès était assis, revêtu d’une robe de chambre de velours noir, la lêle appuyée sur la main et le coude sur la table, quelqu un qui lisait. Mais l’extraordinaire de la chose, c’est que les mains, la tète, enfin toutes les parties du corps n’existaient pas. On les devinait à la pose du corps. Et, cet homme, qui n’est autre que le vieux jardinier, le conteur que nous avons déjà vu la veillée, ajoutait fermement avoir reconnu la robe de chambre que le pauvre Flavien possédait à l’époque de sa mort. On rapportait encore, —certains esprits rêveurs de l’endroit, — que durant les nuits tourmentées , quand l’ouragan et la mer grondaient, il était aisé d’entendre au dessus de la tempête des sons merveilleux et plaintifs paraissant tirés d’un instrument par une main habile. El, comme le vicomte, excellent muiiscien, avait pour habitude, de son vivant, de joue r la nuit, rêvant à ses amouis, on ne manquait point de dire que c'était bien lui qui revenait ainsi se plaindre, et qu’ulin de n’élre pas troublé, il choisissait les nuits remuées par les rafales. Ou conçoit que de pareils lécits ne servaient guère à affaiblir la con viction des crédules paysans. Uu soir, le comte revenant de Bordeaux et se sentant fatigué, se retira de bonne heure dans son appartement. Il est à peu près onze heures et tout est silencieux dans celle cham bre. On entend que le bruit égal du balancier de la pendule qui va el vient dans sa cage de verre, et la respiration de celui qui sommeille sous les amples rideaux du In. Une veilleuse biûlant dans un vase d’albâtre répand une blanche lueur, qui, ne pouvant atteindre aux angles sombres de la chambre, donne à tout ce qu’elle éclaire une forme indécise et confuse. Dur moment, dans le foyer éteint, quelques fragments de bûche craquent sous un reste de chaleur. La respiration de celui qui repose devient peu à peu plus vive, sac cadée. Puis, on distingue quelques sons inintelligibles. — La vérité, Canlabre !... m’as-tu trompé ?... dis-le-moi, oh, dis-le-...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
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