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Le Courrier de Bourges, 16 octobre 1867

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Le Courrier de Bourges
16 octobre 1867


Extrait du journal

l.s Presse a annoncé qu’après avoir pris les ordres du roi Victor-Emmanuel, M. Ratazzi aurait ordonné au commandant des troupes italiennes d’occuper immédiatement la totalité du territoire pontifical et même la ville de Rome, sans coup férir s’il se peut, mais au besoin par la force. Celle nouvelle n’a pas été démentie jusqu'alors, et par conséquent doit être acceptée comme un fait accompli. Si nous ne craignions, en si grave matière, de tenir un langage trop familier, nous dirions : les garibaldiens ont fait office de rabatteurs, la meule est lancée : est-ce que la curée va bientôt sonner? La chasse étant l’image de la guerre, la comparai son est toute naturelle. Voila donc que les troupes italiennes, non plus les garibaldiens, non plus des insurgés, ceux que le Pays appellent brigands, ban dits, aventuriers, mais bien des soldats disciplinés, les vainqueurs de Castelûdardu ont franchi la fron tière pontificale. Le fait a etc donné comme cer tain, et personne n’en a été surpris. Le silence mô me du Moniteur autorise toutes les suppositions : la feuille officielle se borne à reproduire un passage du Journal de Rome. On disait même qu’il était arrivé des dépêches annonçant l’invasion du territoire pontifical, mais qu’elles n’avaient pu être publiées avant la confirmation officielle du fait. Nous ne trouvons d’ailleurs dans les journaux du soir au cune dépêche venant démentir la déclaration quel que peu solennelle faite hier au soir par la Presse, révélant la résolution bien arrêtée du gouverne ment italien de ne plus exécuter la convention. Supposez donc encore, ù moins que le télégraphe n’ait parlé dans vingt-quatre heures, et si vous con servez quelque doute, que le gouvernement italien restera fidèle à la parole donnée à la France par le traité du lu septembre ; mais dans le parti catho lique on ne se fait plus d’illusion sur ce point. Si l’Etat pontifical n’est pas envahi à celte heure, il le sera demain. C’est pour la majorité une certitude; Les troupes italiennes occuperont tout le territoire moins Rome....

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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