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Le Courrier de Bourges, 17 octobre 1855

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Le Courrier de Bourges
17 octobre 1855


Extrait du journal

hésite à mettre en pièces des travaux qui ont dû coûter aux Russes plus de 75 millions de francs, cl qui sont véritablement uniques dans leur genre. Cependant tous les préparatifs de destruction subsistent, et cette sus pension n’a lien de définiuf. La ville offre toujours un aspect de désolation et de solitude qui serre le cœur. Le leu n’est pas trop vil enire le Sud et le Nord, et l’on calcule que les Russes tirent environ cent coups en vingt-quatre heures ; mais ils ne nous font plus aucun mal; car il ne reste plus dans la ville que les artilleurs de service, chargés de répondre au feu de l’ennemi, et les pi quets de garde. Il est vrai qu’un déplorable accident est venu refroidir considérablement l’ardeur des touristes. Un soldat anglais a marché sur une machine infernale qui a fait explo sion et a tué ou blessé soixante hommes. Cet accident a donné lieu à de nouvelles recherches, et l’on fouille partout le sol, pour y découvrir toutes ces machines si meurtrières dont les Russes avaient, en quelque sortei pavé leurs rues. Du reste, je crois qu’on ne va pas tarder â en finir; des batteries flot tantes et des hnmbaides se préparent à attaquer le fort Constantin, et l’on pense qu’il ne faudra pas de grands efforts pour en venir à bout. J’ai lu dans je ne sais plus quel journal de notre ville, que le pont avait été rétabli entre le foit Nicolas et le fort Saint-Paul. C’est une erreur ; ce pont a été bel et bien détruit, et l'on n’en voit plus qu’une pièce de bois qui indique son ancien emplacement. Je vous aij parlé du butin qui avait été recueilli dans la ville même de Sébastopol ; j’ai pu me procurer la liste de celui que les Anglais ont fait dans la Karabelnayu qu’ils occupent. Cette li.-te a été dressée par la com mission, et comprend : 179 canons trouvés au grand Redan, en position, et IG de réserve; 215 en position, à MalnkofT et au petit Redan, et 150 de réserve; dans la batterie inférieure, G4, et dans l’arsenal, 1,481, ce qui forme un total de 2,222 pièces d’artillerie. Plus de 550,000 boulets cl obus comptés ; on évalue à GO,000 environ ceux qui n'ont pu être comptés. On estime que les machines représentent une valeur de 40,000 livres sterling; les chaînes, ancres et autres objets de marine, 20,000 ; le vieux fer trouvé, 12,000. On a de plus trouvé 5,000 tonneaux de bon charbon, 280 tonneaux de provisions, soit trois millions et quelques milliers de rations. Je ne vous mentionne pas les vieux babils, les casques, les sabres, les fusils et autres objets, qui forment cependant une somme assez ronde, mais peu susceptible d’évaluation ; car toute cette friperie n’acquerra de valeur qu’en présence des chercheurs de curiosités historiques. Quittons maintenant la ville de Séb stopol, dont l’intérêt commence à s’épuiser, et rejoignons nos braves années alliées. Elles sont toujours dans la plaine, attendant avec impatience l’ordre de marcher en avant. Cet ordre viendra-t-il bientôt? Je trouve des gens qui en doutent et qu s’appuient sur ce que la [ici mission vient d’être accordée à un assez grand nombre d’officiers anglais de se rendre dans leur pays sur un simple cer tificat de médecin, pour croire et dire que la campagne est finie cette année. Cependant, d’un autre côté, je dois dire qu’on s’attend à nous voir très prochainement passer la Tchernaya cl attaquer l’ennemi ; on croit même que l’affaire sera très chaude, mais on ne doute nullement du succès. Les Russes foui, la nuit, un feu assez vif des batteries Bilboquet et Gringalet; depuis hier ils tirent, vis à-vis d’Inkennann, contre les troupes françaises, et l’on calcule qu’ils envoieut deux projectiles par minute. Sur tous les autres points le feu est très faible. On annonce que le gros de l’armée russe s’est replié assez en avant,...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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