Extrait du journal

Feuilleton du Courrier de Bourges. — 22 août. LE NAIN DES CÉVENNES. TROISIÈME VOLUME. (La reproduction est interdite en France et à l’étranger.) — Suite. IV.— bonheur. Il y avait trois jours que Léona la danseuse avait quitté Paris. Le vicomte était assis dans un large fauteuil, feuilletant avec distraction les journaux posés sur un guéridon, à portée de sa main. G'élait un bien beau jeuoe homme que Gaston de Renneville. bavait la taille haute, le port noble, quelque chose d’aristocratique dans le maintien. Sa tête, parfaitement modelée, et ornée de longs cheveux noirs, avait une expression remarquable; ses traits étaient fins, gracieux ; «on front élevé, ses yeux d’un noir très pur, son nez légèrement aquilin, sa bouche petite, sa barbe brune et bien plantée : tout cela formait un en semble de ligure d’une beauté vraiment royale ; et puis, malgré la no blesse, nous dirions presque la majesté de cette ligure, on y voyait régner tant de loyauU1, tant de bonté, qu’on éprouvait instinctivement le besoin d aimer celui qui alliait si bien la pureté du cœurà celle du visage. Mais, hélas ! cette belle tête était maintenant ti pâle, ce front si sombre, que cela faisait peine à voir... Le vicomte,, la tête appuyée dans ses mains, tordait du doigt les longues boudes de sa chevelure, lorsque le pas d'un valet qui s’avançait lui fit le ver les yeux : c était Gringalet apportant cérémonieusement une lettre sur un petit plateau d’argent ciselé. L’honnête physionomie du valet de chambre respira la plus douce émoMon ffiand ü vit sou maître prendre la lettre. Il s’inclina, et sortit en mur-...