Extrait du journal

Feuillclou du Courrier de Bourges. — 24 novembre LE MARCHAND D’OR. TROISIÈME VOLUME. — Rasseyons-nous ; je vais te cont-T ça, Koch Olivet s’assit et Jacques Lambert dut s’asseoir aussi. — Mou chéri, je le dirai que la maçonnerie 11e va que d'une patte ; depuis quelque temps, ou ne gagne pas de quoi manger. — Tu viens m’enpruiiier de l’argent ? — Emprunter ! le mot est joli. — Eh bien ! lu viens me demander de l’argent ? — Ah ! c'est plu.ôt ça. J'en conviens, mon bon, j’ai besoin d’un peu d'argent. — Combien? — Une bagatelle... — Mais encore ! — Mille francs. — Je vais te donner cela. Lambert ouvrit un tiroir, y prit un billet de mille francs et le remit à Koch, qui était émerveillé de celte rondeur. Le marchand d’or espérait entin qu’il allait être débarrassé de son visiteur. — Voilà une a lia ire terminée, dit Rocli ; maintenant passeus à l’autre. . . „„ .... Le malheureux banquier se sentit défaillir. Voyons, dit-il avec lassitude, comprit)ls-lu combien la pré sence me pèse!... _ * — Deux minutes de patience. — Mais voilà une heure que je souffre ! Mon chéri, j’ai souffert six jours dans la cave de René et huit ans au bagne ; j’ai senti sur mon cou lo froid de la guillotine et mes cheveux sont devenus gris en une nuit... Ne me parle pas de tes souffrances, je n'en aurai jamais pitié ! Roeh Olivet dit cela avec un accent de voix singulier. Lambert, accablé, ne répondit rien. Je te disais que la bâtisse ne marche pas, continua tranquille ment Olivet : j’étais aux expédients... j allais faire faillite ; tu connais le proverbe : Qui a bu boira. J’avais volé, j’ai revolé. Le marchand d’or frémit....