Extrait du journal

Feuilleton du Courrier de Bourges. — 26 janvier. LE FILS DE LA REINE EPISODE DU Xll» SIÈCLE. DEUXIÈME PARTIE. (Suite.) La pauvre mère, immobile, regarda fixement celle qui lui parlait ainsi. — Vous savez quelque chose ! s’écria-t-elle d’une voix altérée... vous savez quelque chose, et vous ne me l’avez pas encore dit... tout mon sang se glace... que s’est-il passé? — Rien qui doive vous effrayer.... Vous pâlissez... calmez vous, Madame... calmez vous... — C’est en vain que vous vouliez me rassurer ; je vais mourir si vous ne parlez pas... que s’est-il passé ? — Le comte, votre époux, est mort. — Mort !... le ciel Ta puni 1... Et ma fille... ma fille 1... — Elle est en sûreté. En sûreté, dites-vous... en sûreté ailleurs que dans mes bras ! — Depuis deux jours elle est ici, — Ici, au couvent ? — Oui. Et mon cœur ne Ta pas deviné !... ici... elle est ici... Berthe, conduisez- moi vers elle. -j. Je le veux bien, mais à une condition... A une condition... vous dictez des conditions à une mère qui veut voir sa fille... Parlez, Berthe, parlez... le temps s’écoule... Que voulezvous ? — C’est d’avoir pitié de cette pauvre enfant, et de ne vous faire recon naître qu’apiès les plus grands ménagements. Il serait plus prudent même qu’elle vous vit quelque temps sans savoir qui vous êtes....