Extrait du journal

— Brrrrrt! je n’ai pas peur de ce gros mangeur... et d’ailleurs nous sommes quatre... # — Raymond, n’allez pas commettre d’imprudence... et surtout gardez le plus grand secret sur mon compte... Si l’on venait à savoir au cou vent... les choses que l’on ignore jusqu’à présent... je serais perdue!.. •— Allez en paix, la vieille ! vous avez trop bon cœur pour que l’on songe à vous faire le moindre tort. .— Mais comment allez-vous faire? — Allez en paix... nous perdons un temps précieux. Je vais endosse* ma colle d’armes, ainsi que mes trois confidents, qui sont en ce mo ment à dîner ici dedans. Nous allons monter à cheval, et nous atten drons la fugitive à un quart-d’heure d’ici... juste ce qu’il faut pour être hors de vue du couvent... sœur Marthe s’évanouira, il ne faudra pas nous en pi éoccuper... Mon ami Pascal, vous savez, le petit rouge que vous connaissez... m’aidera à charger Laure sur mon animal... les deux autres empêcherout le gros vidame de faire le méchant... s'il réclame un peu trop haut, on usera du dernier argument pour le faire taire... Nous nous éloignerons tous les quatre à franc étrier, et... le reste ae vous regarde pas. — C’est bien, mais je vous en prie, maître Raymond, faites en sorte que ce pauvre homme ne soit pas tué, tout le couvent serait eu larmes. — Voyez les bons cœurs !.... Ahons, ne pleurez pas... nous essaierons de le laisser vivre. — Raymond, je vais prier Dieu pour que votre entreprise soit coq* ronnée de succès. — C’est bien, la vieille, allez en paix ! Se retournant pour s’éloigner, la sœur tourière aperçoit le chef des mendiants qui se trouve dans la même position, et pousse un cri. — Qo’est-ce encore ? dit Raymond. — Cet homme... — Là. Il a tout entendu. — Il dortî...