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Le Courrier de Bourges, 27 avril 1856

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Le Courrier de Bourges
27 avril 1856


Extrait du journal

PREMIER VOLUME. (La reproduction est interdite en France et à l'étranger.) III. Le vieillard, sachant l’ingénuité de Flavie, n’avait point osé pénétrer dans le vil de son plan. Son esprit rusé concevait à merveille que l’in nocence prévenue compensait bien l’art de la coquetterie. Patient et ré fléchi, le réputé sorcier avait do sa petite fille composé le sommaire d’un roman hardi et insensé comme tous les romans de ceux qui ne font pas métier d’en bâtir. Le dernier chapitre de ce petit drame élégiaque et impossible tout à la fois, offrait un dénoûment audacieux. G’élail le mariage de Flavie avec Manuel, c’était de nommer, lui le sorcier, l’homme qu’on fuyait, sa petite-fille, madame la comtesse. Flavie se mettant en devoir de satisfaire le désir de son grand-père, fut au dressoir et apporta sur la misérable et unique table de la chambre le repas du paysan. Puis elle alla reprendre sa place devant le f.yer et appuya sa tête dans ses petites mains. Mais sa respiration enli e-coupée la dénonça. — Eli bien! petite, tu ne manges pas?... Allons, qu’cst-ce que cela signifie !... Un godelureau cherche à te conter fleurette, à te mettre dans la peine, je te dis simplemeut : prends garde, et cela t’attriste !... — Je n’ai pas faim, grand-père, ne fuites pas attention à moi. Cuntabre se remit à manger ; mais parfois il s’arrêtait sur une ré flexion. Car, Caniabre n’est point ici le type du paysan landais resté brut dans son ignorance ; c’était un de ces esprits actifs qui, rarement sommeillent, qui, aux repas sans convices, se plaisent à rêver, à dérou ler par la pensée des plans imaginaires, à suivre en eux-mêmes une causerie fictive. Peu à peu. un imperceptible sourire vint effleurer ses lèvres minces et il dit entre ses dents comme se parlant à lui seul : — Eli, eli ! ces jeunes messieurs ont des idées si étranges!... Si, franchement, il voulait t’épouser... dis donc, Flavie, qu'en dis-tu? — Ab ! tu as raison, les Montnssan ont des écus.., tu serais riche. Que le...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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Données de classification
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