Extrait du journal

ARTHUR DE VARENNES. SECOND VOLUME. (LA REPRODUCTION EST INTERDITE EN FRANCE ET A L’ÉTRANGER.) XI. — Mariage. Ce fut dans la chapelle du château de Livry, que le comte de Varennes et la comtesse Alphonsine de Snniane, prononcèrent le serment qui les uni«sait l’un à i’uutre ! L’aurore d’un beau jour s’était levée pure et sereine pour éclairer la solennité de ce mariage. La jolie chapelle était parée de fleurs, et les bé nédictions et l’encens venant de l’autel, jetaient leur riche parure sur la tête des deux époux. Les blancs cheveux de mon père, sa belle figure empreinte du calme d’une conscience pure avaient une expression de souveraine beauté. La comtesse de Varennes émue, impressionnée, en appelait aux regards de son fils pour exprimer son bonheur. C’était à lui qft’elie reportait toutes ses sensations ; et, miroir fidèle, la joie d’Albert, son air radieux, disaient que sa mère était bien heureuse en ce moment ! Berthe était pâle! un monde de pensées éclatait dans sa physionomie. Cette cérémonie lui rappelait le jour où, elle aussi, était aux pieds des autels! Biendes années s’étaient écoulées depuis qu’elle était la femme d’Al bert, et une félicité parfaite avait toujours été son partage ! * De ce jour, elle devenait ma sœur, et mon amour me rendait ilfplus malheureux des hommes!... Ce n’est plus seulement l’honneur, le repos d’Albert, que cet amour attaquait, il offensait aussi mon père 1 D avait été décidé que le comte et la comtesse de Varennes feraient un voyage en Touraine en suite de leur union. Je n’avais pas encore promis à mon père, qui le désirait vivement, de l’accompagner pendant ce voyage , je résolus de m’y déterminer. Il fallait fuir, me soustraire au danger d'une vie trop éhère, et qui enflammait tout mon être !...