Extrait du journal
sonnes qui l’accompagnaient de la gare à l’hôtel do la rue de Crosne, suivi de quatre voitures dans lesquelles étaient montées les personnes composant sa suite. Lu forêt de Saint-Piérre-dc Rouvray est située à quelques kilomètres de Rouen, sur la riJute de Caen. Elle forme une presqu’île, entourée par le coude que fait la Seine en cet endroit, et semble une excellente situation militaire. A sa descente de voiture, M. Thiers a été reçu par le 3* hussard, qui lui a rendu les honneurs militaires. •” A&év visR-eur* oui ^ensuite pac.'Quru l’emplacement choisi pour l’établissement d'un caTnjf retranché. M. Thiers était vêtu d’une redingote et il un macfarlute. Il s’est fait donner quelques explications sur le terrain et sa situation ; puis, après une heure et demie d’excursion, il s’est approché de M. le ministre des finances et lui a dit les paroles suivantes que nous rapportons textuellement : — Mon cher Pouyer, le camp retranché de Rouvray est chose décidée, nous avons posé aujourd’hui là première pierre. — La première pierre, an fi ministre des finances. Puis, jetant un caillou sur le sol terre avec le pied, il a ajouté. — Eli bien, la voici posée maintenant. M. Pouyer-Quertier, qui se connaît en matière de finances, disait avec raison que la première pierre du camp de Rouvray n’était posée qu’au figuré. En effet, le conseil municipal de Rouen n’a voté pour l'établissement de ce camp qu’un crédit de 00(),000 francs, et les travaux à exécuter ne coûteront pas moins d’un million! mais nous sommes certains que la municipalité rouennaise ne reculera pas devant une augmentation de crédit pour contribuer à rendre iinpréuable le chef-lieu du beau département de SeineInférieure. En quittant la forêt de Saint-Pierre, M. Thiers est allé visiter la fabrique de M. Pouyer-Quertier, dont les ouvriers étaient en grève il y a huit jours encore. Là, comme partout où il a passé, M. le Président de la République a été reçu avec des marques de sympathie. Après cette visite, le Président est rentré rue de Crosne, à l’hôtel de M. Pouyer-Quertier, où il a reçu les autorités à trois heures et demie dans le grand salon du premier étage. M. Thiers a eu pour chacun une parole aimable. La réception était terminée à cinq heures. En attendant l’heure du dîner, M. le président de la République, cédant à la fatigue du voyage et de l’acti vité qu’il avait déployée pendant toute la journée, a dû sc retirer dans la chambre qui avait été disposée à son intention pour prendre quelques instants de repos. C'est une vieille habitude que M. Thiers a contractée depuis longtemps. Parfois, après les longs entretiens, et quelquefois aussi pendant les entretiens qu’il a avec les ministres, le président de la République laisse tomber sa tête sur le dossier de son fauteuil et s'endort pour sc réveiller quelques instants après et reprendre la conversation commencée avec un entrain ut un charme nouveaux. A six heures, un dîner auquel assistaient soixantequinze convives a été servi. M. Thiers, comme pendant la réception, portait pendant ce repas un habit noir, une cravate blanche et le grand cordon de la Légion d'honneur avec la plaque. Après le repas, le Président a signé au contracl le mariage de Mlle Pouyer-Quertier avec M. de Lambertic en exprimant aux jeunes fiancés tous les regrets qu’il éprouvait de ne pouvoir assister mardi à la cérémonie de leur mariage. Après la signature du contrat, MM. les ailles de camp de M. le Président et du ministre de la guerre, qui dînaient chez Mme la générale de Valazé, se sont rendus à l’hôtel de la rue de Crosne, où la soirée s’est achevée. Pendant ce temps, les. Rouenuais parcouraient les principales rues de la ville, dont les becs de gaz avaient été surmontés de globes aux couleurs trico lores. Et c'est, paraît-il, un bien grand attrait pour les habitants de Rouen que les illuminations, car chacun des groupes de globes était entouré d’un groupe de curieux extasiés devant ces éclatants effets de lumière. A dix heures moins vingt minutes, M. Thiers est...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - thiers
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