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Le Courrier de Bourges, 30 décembre 1853

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Le Courrier de Bourges
30 décembre 1853


Extrait du journal

leuvrines sur le visiteur, et ne trouvant bien évidemment rien de suspecj dans sa personne, lui dit qu’il pouvait monter. — Monsieur, dit en entrant Larenaudière, j’ai une assez forte demande de vos articles pour fournitures à l’un des gouverne.nents du continent, et comme la réponse est attendue dans un très-court délai, j’ai dû, malgré moi, vous déranger dès ce soir. — Vous ne me dérangez nullement, .dit M. Desorbière avec la poli tesse du marchand qui couve une affaire , avec ce ton un peu froid, un peu anglais adopté par la bonne compagnie de noire commerce moderne, vous ne me dérangez nullement, et il l’introduisit dans le salon. A leur approche, une jeune personne d’environ dix-huit ans, fraîche, brune, jolie, à la tournure élégante et flexible, se retira dans une pièci voisine, jetant néanmoins un regard inquiet et furtif vers la porte d’en trée, comme si sou cœur eût désiré de voir apparaître quelque objet attendu. Ces réflexions, Larenaudière les fit intérieurement tout en s’inclinant devant elle ; et il eut bien vite reconnu dans la jolie personne qui lui ré pondit par un salut gracieux, la fille du marchand. Cet incident n’eut qu’une seconde d’existence ; mais plus riant qu'un rayon du jour, son poétique reflet animait tout encore après qu’il n’était plus. Ls conversation mercantile s’engagea. Larenaudière déploya des res sources, une expérience qui étonnèrent et captivèrent à la fois M. Desor bière; aussi, dix miaules après quand ils se séparèrent, étaient-ils déjà sur un pied qui ressemblait presque à l’intimité. Quoique M. Auguste se fût arrêté si peu chtzle négociant, ce temps lui avait suffi pour faire d’im portantes observations. Son œil exercé lui avait appris que M. Desorbière, tout entier aux affaires et à la politique, n’exerç lit point une surveillance sévère sur ce qui l’entourait, et que sa fille, cet enfant si virginal pourtant, avait, à l’insu de son père, quelque forte préoccupation de cœur. Jusqu’à quel point ces indices pouvaient-ils le conduire à la découverte du cou pable, c’était difficile à dire. Peut-être n’y avait-il, et cela était probable, aucune liaison entre ces faits et celui qu’il voulait éclaircir. Il ne put donc encore-s’arrêter à aucun plan; mais, habitué à percer dans l’obscurité de tous les mystères, il ne fut nullement épouvanté des difficultés. En traversant la cour, et tandis que sous prétexte qu’il ne reconnaissait plus la porte de sortie, il s’enfonçait vers la cuisine, feignant de ne pas entendre Japhet, qui s’égosillait à crier : « Par file à gauche, Monsieur,...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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