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Le Courrier de Bourges, 31 octobre 1855

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Le Courrier de Bourges
31 octobre 1855


Extrait du journal

D’UN ZOUAVE DEVANT SEBASTOPOL. PREMIER VOLUME. Peasonne ne m'avait vu, ou du moins personne n’avait paru faire atten tion à moi, quand je tombai, sauf le sous-lieutenant de la compagnie, qui, sentant la pointe de mon sabre-bayonnette lui effleurer la cuisse, craignit que je ne lui eu«se décousu son pantalon. Mais assuré du contraire, il se prit à rire, cet officier, à gorge déployée en m’entendant crier : Bono 6esefl et il disparut dans le tourbillon des combattants. Je le vis le lendemain, entrant porté sur un brancard, dans la tente aux opérations de l’ambulance de la 3“ division. — Il ne riait plus alors, et moi, je lumais ma pipe. Mais n’anticipons pas sur les événements, puisque vous paraissez m’écon. ter avec intérêt. Je connaissais assez bien la route à suivre pour arriver au dépôt des tranchées, l’ayant maintes fois étudiée de jour ; mais ce soir-là, affaiblj par la perte de mon sang, je n’avançais que lentement, la main gauche dans la ceinture pour soutenir mon bras, cassé vers sa charnière, et de la main droite portant ma carabine et mon clairon. Notre parallèle, où je voulais me mettre d'abord à l’abri, était encore éloignée d'une centaine de mètres, quand je m’aperçus que les boulets de la place, que j’avais jusqu’alors entendus passer au-dessus de ma tête , commençaient à ricocher à mes côtés et me saupoudraient de terre menue tandis que les balles bourdonnaient à mes oreilles comme de véritables mouches à miel. — Holà ! fis-je en m’élançant dans une autre direction, j'en ai assez d’une balle de convalescence, et je n’ui pas besoin d’un boulet de congé... Et le désir de vivre me rendant mes bonnes jambes de tantôt, j’exécutai une lugue au pas gymnastique et m’enfonçai dans la partie la plus rappro-...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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Données de classification
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  • just-bernard
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