Extrait du journal
Partirez-vous pour la prochaine? par Emmanuel Boukcif.r. Le bel écrivain qu est mon ami Pierre Seize, nous pose, dans le Canard enchaîne. une question que j’attendais : — Si « elle » revenait, y retourneriezvous ? Et il ajoute : — Pas de faux-fuyants hypocrites : il faut supposer une bonne fois que vous enauriez Page et la force. Et répondre. Puis, il cite, comme répondant « non » en pesant, les mots : Joseph Jolinon, Georges Duhamel, Jean-Richard Bloch. — Ça fait, dit-il, trois réponses d’écri vains. Vous permettez que je compte quatre. « Et après 1' » Enfin, il termine son article par ces mots : — GensduCriée Guerre, voulez-vous une enquête ? Partirez-vous pour ta prochaine ? « Ça. ça ferait du bruit. « Seulement, oserez-vous ? ». Oui. Nous oserons. Ou, du moins, j’oserai et mes amis aussi. Mais, auparavant, je citerai encore quelques lignes de Pierre Seize qui, dans le même article, nous con cerne particulièrement, nous, « gens du Cri de Guerre»,comme il dit. Celles-ci: « 11 y a des gars pour qui la guerre fut une magnifique aventure, écrit Pierre Seize. Ce ne furent pas toujours les moins exposés. Au contraire : les « embusqués ». pour parler comme le Cri de Guerre* périssaient d’ennui, alors que certaines âmes aventureuses que la vie civile confinait en des exis tences de termites, de bureaucrates, de scribes, trouvèrent aux lignes une vie à leur mesure. « Que ces gens-là soient aujourd’hui pacifistes, je les en félicite, car ils eurent plus de chemin que d’autres à faire, pour en arriver là. » Voilà ! Merci, Pierre Seize. Cette fois, nous sommes bien près de nous en tendre. Il y a, d’abord, bien entendu, pour nous comme pour vous, la question de « l’âge et de la force ». (Suite en 2e page)....
À propos
Le Cri de guerre fut un journal manuscrit et polycopié, distribué gratuitement dans les tranchées. Il fut fondé par Emmanuel Bourcier et le célèbre écrivain Roland Dorgelès en fut un de ses éminents contributeurs. Il n’était tiré qu’à une soixantaine d’exemplaires selon ses auteurs et se caractérisait par un humour qui virait au sarcasme et par une formidable inventivité lexicale que constitue l’argot des poilus.
En savoir plus Données de classification - joseph jolinon
- jean durand
- gabriel reuillard
- raoul harcourt
- jean-richard bloch
- emmanuel bourcier
- paris
- france
- cambon