Extrait du journal

L'artiste, une femme, Mlle LouiseJeanne Cadart, a bien soin de ne pas nous laisser ignorer sa pensée émue. Elle intitule son tableau : Fin de journée. Fin de maigre journée, auraitelle pu dire. On entrevoit ce qu'il y a de misère derrière un gain si pauvre. Et le Mourant dans une étable, scène d'Auvergne, de M. Gambart, n'exprime-t-il pas cette misère du paysan avec une intensité frappante d'exactitude ? Pas un détail n'est omis. Le malade qui agonise est, sans doute, quelque berger ou garçon d'étable à gage chez un fermier. Son lit, il l'a bâti lui-même avec des planches clouées et des rondins de bois à brûler. Il est couché et sa tête hâve, amaigrie passe, couverte d'un bonnet de coton. Des bas bleus, également de coton, sèchent au pied du lit. L:1 femme de l'agonisant le regarde avec angoisse. Elle allaite un petit enfant et un autre se traîne en jouant sur la terre de l'étable, insoucieux comme tous les enfants. Que va devenir cette famille quand le père sera mort? Question sociale!...