Extrait du journal
s’il ne contient que des erreurs , ou d’une punition s’il constitue un délit; et pour ce qui regarde la tranqni1litc publique , son volume en réduit à rien le danger, parce que la justice peut agir avant qu’on ne l’ait dis tribué en grand nombre, et parce que la multitude ignorante n’a pas de temps à donner à des doctrines exposées si longuement. Une feuille volante , un pam phlet, au contraire, peut troubler une ville, exciter une émeute , mettre aux mains deux sectes rivales, causer tous les malheurs fl tous les crimes , avant que l’autorité ail été seulement avertie de son existence. Cette différence entre les véritables ouvrages et les pamphlets est tellement capitale, son effet dans l’état actuel des esprits ep France, est tellement important, que n’y pas donner attention ce serait faire évanouir les espérances que les sages et les amis de l’humanité ont conçues de cette belle disposition de notre Charte qui établit la liberté de la presse. Que demandent les partisans sincères de cette li berté? Que tout ce qui est bon, que tout ce qui est vrai soit révélé aux hommes ; qu’aucun ouvrage por tant l’empreinte d’un travail sérieux et l’amour du bien ne puisse être arrêté par le caprice d’un magistrat; et que l’homme de lettres, occupé de la vérité et de la gloire, ou celui même qui ne prétend qu’à amuser un moment scs contemporains, ne dépende que du juge ment de ses pairs et du public. Or, c’est précisément ce que l’on garantit aux gens de lettres par le projet , mais c’est ce qu’ils ne conserveront pas s’ils persistent à laisser confondre leurs nobles travaux avec ces petits écrits excités par l’intérêt du moment, souvent par l’in térêt le plus vil, dangereux par leur prompte multi plication , parleur dissémination instantanée, par la facilité qu’on a de les faire lire à une foule incapable de les juger. Il faut bien sc le dire : de tels écrits ne sont pas des ouvrages ; des pamphlétaires ne sont pas des hommes de lettres. Mais quelle est, demandent d’un air assure les anta gonistes du projet, quelle est la limite entre un grand et un petit ouvrage? à quelle page le danger cesse-t-il , et n’est-il pas aussi trop ridicule de traiter deux écrits si diversement, parce que l’un des deux est d’une ou deux feuilles plus fort que l’autre? Celte objection tombe d’elle-même, précisément parce qu’elle est trop évidente. Ou y a déjà répondu par l’exemple tiré de l’époque où finit la minorité lé gale, et l’on aurait pu eu citer beaucoup d’autres. Lorsqu’on est menacé de quelque sédition, la police dé fend de s’attrouper au-dessus d’un certain nombre...
À propos
Fondé par Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville, Le Drapeau blanc fut le grand quotidien ultra-royaliste de la Restauration. Entre 1819 et 1830, sa devise « Vive le roi ! ... quand même » visait notamment les présidents du Conseil Decazes et Villèle, qui y étaient énergiquement critiqués. Durant une courte période entre 1829 et 1830, le journal fut publié sous le nom Démocrite. Journal farouchement antilibéral, il fustigeait les avancées politiques glanées par l’opposition et soutenait une restauration plus radicale.
En savoir plus Données de classification - malm
- guil
- lemierre
- amours
- félippa
- comte
- botte
- gré
- guizot
- de villèle
- france
- altorf
- montmartre
- suisse
- westminster
- vaudeville
- paris
- afrique
- luxembourg
- toulouse