Extrait du journal

PARIS, 24 JUILLET. Il paraît certain que plusieurs journaux, animés parleur amour pour l’ordre et le pouvoir légitime, ont attaché trop d’importance à quelques symptômes de mécontentement, à quelques démons trations insolites qui se sont fait remarquer à Bordeaux et dans les environs, et que la sage sse des autorités a facilement em pêché de dégénérer en troubles. Le Messager, qui s’acquitte toujours assez maladroitement des maladroites missions dont il est chargé, a montré sa niaiserie ordi naire dans l’article qu’il a publié, par ordre, pour rassurer les esprits. Il dit : « La perception de l’impôt n’éprouve à Bordeaux » que des dillicultés habituelles. » C’est dire trop, ou trop peu. Est-ce qu’ordiuairement la perception de l’impôt éprouve là plus qu’aiilcurs des dillicultés? Jamais on ne nous a rien dit qui puisse établir celle exception. " Il n’y a point, même pour les journaux ministériels, de politique mieux entendue que la franchise et la véracité. Il fallait dire que dans un pays vignoble, les propriétaires qui cultivent à grands frais pour ne recueillir qu’une récolte ruineuse, et qui sont réduits à maudire jusqu’aux bienfaits du ciel, ont des droits tout particuliers il l’intérêt d’un gouvernement consolateur; il fallait dire que plusieurs de ces propriétaires dont la bourse est vide, tandis que leurs celliers sont encombrés, ont répondu à l’in...