Extrait du journal

11’excéderait pas les droits de la couronne et les attributions du pouvoir constituant. Celte tache était facile ; nous pensions l’avoir bien remplie , quand nous avons retrouvé une partie de nos idées, et même quelques-unes de nos expressions, dans une Lettre au Roi, de laquelle on parlait depuis quelques jours, et qui circule aujourd’hui dans Paris. Nous 11c douions pas que celle pièce, de quelque part qu’elle vienne, ne produise une \ ive et profonde im pression dans la capitale et dans les provinces. Ce qui nous porterait à croire que celte lettre est réelle ment l’ouvrage de sujets dévoués et prévoyans, c’est que déjà une feuille libérale s’est exhalée eu injures contre elle et contre l’esprit qui l’a dictée. Tout ce qui peut donner de la fixité à la monarchie constitutionnelle, et rattacher le pré sent au passé, doit exciter le mécontentement et la colère de ces hommes qui ont arboré la bannière de la France nouvelle , et s’obs tinent à ne faire dater notre patrie que du \\ juillet 1781). Le» journaux fédérés contre la légitimité ne manqueront pas d’imi ter leur frère et ami, et ce déchaînement prouvera que la Lettre ail Roi a touché le véritable point de la question vitale. Voici cette lettre : r Sire, »• l.’amMir et la fidélité des sujets valent mieux que l’inviolabi lité des Chartes (1). Puisqu’il n’est plus permis de rien attendre le conseillers lâches ou pci fuies, j’ose m’adresser directement à Votre Majesté , et appeler son attention personnelle sur les inté rêts actuels et pressa ns du royaume très chrétien. » Quinze années se sont écoulées depuis que votre auguste frère crut devoir octroyer une Charte constitutionnelle. La révo lution avec ses crimes, l’empire avec ses violences, et peut-être la aiblesse de l’ancienne monarchie, réclamaient un ordre de choses dus réglé et mieux garanti, l a Charte fut, pour des temps et des besoins nouveaux, line pensée vraiment royale, une organisation devenue nécessaire. Mais là ne fut point close la monarchie de saint Louis : le Roi législateur 11e voulut que la continuer, en renouvelanll'institution de la pairie, qui devait lier tous les souvenirs...