Extrait du journal

Cet hymen n’a rien de commun avec ces mariages morganatiques, dont Niobé, Alcmène et tant d’autres étaient les heureuses victimes. C’est une de ces unions de purs esprits, comme en souhaitera quelque deux ou trois mille ans plus tard Armande dans les Femmes savantes, où les corps n’entrent pour ainsi dire pas. Elle a quelque chose de mystique et de solennel. L’entrée de Thémis dans l’Olympe, que les poètes lui assignent d’ailleurs pour patrie (i), a. les caractères d’un véritable triomphe. Ce sont les Parques, gardiennes immuables des arrêts du Destin, qui vont la chercher en grande pompe aux sources de l’Océan, pour la conduire sur un char d’or jusqu’au trône de Zeus (2). Iléra elle-même semblait avoir compris qu’elle ne pouvait s’offusquer de cette union toute spirituelle ; car Homère nous apprend que Thémis avait résolu le difficile pro-...