Extrait du journal

Pierre Pithou, un des hommes les plus illustres du seizième siècle, naquit dans un petit village près de Troyes, le ltr novembre 1539. Son père, avocat distingué et renommé dans toute la Champagne pour sa science et sa probité, était un zélé calviniste, et le jeune Pithou fut élevé dans les sentiments de la religion réformée. Après avoir suivi pendant quelques années scs études à Troyes, il vint à Paris, où il eut pour maître le célèbre Turnèbe, alors professeur au collège de Boncourt. Il se rendit ensuite à Bourges pour suivre ses cours de droit sous l’homme dont le nom illustrait déjà cette Université. Cujas avait opéré une véritable révolution dans 1 étude du droit. Dédaigneux des commentateurs, les attaquant avec toute la force d’un génie supérieur, investigateur infatigable des textes, il avait posé ce principe, que pour apprendre il fallait remonter aux sources. Le père de Pithou avait compris tout ce qu’il v avait de puissance et de raison dans cette méthode, qui donnait à l’esprit des bases solides cl vraies pour asseoir son jugement. Aussi en quittant ce fils, qui devait ajouter tant de gloire à son nom, mais dont il ne devait voir que les premiers succès, lui recommanda-t-il vivement de s’attacher à l’illustre maître dont il allait suivre les leçons. Pithou fut fidèle à ce conseil, et bientôt les liens d’une vive amitié réunirent le professeur et le disciple ; il y eut entre eux comme une communion d’idées, de travaux ; et Cujas proclamait son jeune élève adolescents promus et doctes, et jures disciplinée opprimé studios. C’est aussi à l’école do Bourges que Pithon fit connaissance avec Antoine Loisel, plus âgé que lui de quelbues années, et auquel il resta toute sa vie si sincèrement attache. La première fois qu’ils se virent, ce fut dans la boutique d’un libraire, et leur amitié commença par une dispute de droit....