Extrait du journal
si bien, il va lui chercher un éditeur et la recommander aux meilleurs criti ques de l'époque? — Il balbutie qu'il est brouillé avec tous les éditeurs de France, qu'il 'ne connaît pas les cri tiques...— Ah! cela ne fait rien, avec son nom, son importance... Elle compte absolument sur lui et, comme il tient d'une main crispée le bouton de la porte, elle lui dit trois mots de son dernier livre. Mais il n'a même plus envie d'en tendre parler de, soi ! L'Illustre, en ce moment, trouve les inconvénients de la gloire trop lourds pour ses épaules. *** Dames littéraires, laissez les grands écrivains en repos. Ne payez pas en cruelle monnaie les beaux plaisirs d'es prit que vous leur devez. Ce n'est pas assez de quelques homards et de quel-' ques compliments pour avoir le droit d'empoisonner leur vie. Ne leur envoyez pas vos volumes, qu'ils ne souhaitent point lire, même s'ils sont bons; et, si d'aventure ils sont njauvais; ne regrettez pas, en les privant de cette lecture, de leur ôter une savoureuse occasion d'iro nie,— ils en trouveront d'autres. Et vous débutants, charmants esprits qui risquez d'être de belles gloires, de main, témoignez autrement que par vos dédicaces quêteuses l'admiration où vous1 tenez les maîtres... ... Chez je ne sais quelle peuplade sau vage, c'est la coutume de faire monter chaque année les vieillards sur un, arbre. Dès qu'ils y sont, les jeunes hommes de la tribu secouent l'arbre de toutes leurs forces. Les vieux trop débiles pour se tenir aux branches et qui tombent sont à l'instant mis à mort, cuits et mangés parmi des rites religieux et tous, les témoignages de la plus grande défé rence... Vos dédicaces frénétiques, chers dé butants, flattent un instant les Illustres.Mais, pendant qu'ils vous répondent en ces termes propres à leur assurer votre reconnaissance, n'ont-ils pas le senti ment de faire un geste analogue à celui des vieillards qui désirent ' retarder le plus possible le respectueux repas ?... Le repas où par amour, et pleins d'égards, les jeunes.hommes de là tribu mangent l'ancêtre vénéré... puis l'oublient. ■ f Fœmina.....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - larrouy
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