Extrait du journal
Malgré tout, Figaro, ne va paicroire que je sois dis posé à t'écrire des lettres mélancoliques : s'il y a dans celle-ci je ne sais quel air sentimental, fqui semble, au premier abord, justifier le surnom de Clair-de-Lune, que mes; camarades m'avaient donné à mon arrivée au régiment, c'est que tu mè rappelles ceâ-ÎQjtrs hexirétix de ta jeunesse qu'on ne retrouve plus : le soutenir deB pre miers battements de mon cœur et de mes premiers rêves m'a fait monter comme une bouffée d'air tièfje au visage. Lorsque j'ai revu Suzanne, je t'ai retrouvée toujours charmante et jeune encore ; mais cela mfa fait sourire, je te l'avoue, quand je l'ai vu s'obstiner à voir en moi le page imberbe de la comtesse. J'ai de longues môustachës à présent, mon pauvre Figaro, dont les pointes cirées me crèvent l'œil, et une royale qui descend jusqu'au premier bouton de mon uniforme. La voix douce et grêle, qui a fait une recommandation à Suzanne en faveur des femmes et contre les hommes, n'existé que dans son imagination : en réalité, cette voix jure au besoin com me celle d'un templier, toutes les fois qu'un de 'mes su balternes m'impatiente ou qu'un de mes supérieurs m'ennuie, deux choses qui arrivent plus souvent que je ne voudrais. Tu vas te scandaliser peut-être, Figaro,— bien qu'en tre nous tu n'aies pas précisément la réputation d'être bégueule,—en apprenant que j'ai maintenant la voix rude et que jurer m'est devenu chose familière : que veux-tu, mon bonhomme, c'est le métier qui veut cela, à ce qu'il paraît; il en est ainsi depuis le maréchal de France jusqu'au dernier caporal. Tu en doutes? — C'est bien de la bonté, mais alors écout». une petite histoire : Il y a peu de temps, un peintre de grande réputation ma foi! et un illustre capitaine se rencontrèrent. C'était au spectacle. Le peintre, très désireux de faire le portrait du héros, s'était fait présenter, bien que son introducteur l'eût prévenu que le maréchal, — estomac chagrin, — était rarement de bonne humeur après son dîner, et qu'en pa reil cas la patience, n'était pas sa vertu dominante. « Parbleu! se dit l'artiste, qui ne risque, rien n'a rien. Essayons!» Il présente sa requête ; le maréchal fait la sourde oreille. M. M... D... insiste; le guerrier persiste. — Il n'avait pas le temps... il allait quitter Paris... enfin — mâchonnant le mot, c'est vrai, mais on pouvait compren dre, — ça l'embêtait. —...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - maréchal de france
- de créqui
- suzanne
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