Extrait du journal
Chronique. Le mercredi des Cendres est venu hier clore le carnaval. — Un temps de folies va être remplacé par un temps de pénitence.—On va s'amuser à au tre chose. Avant-hier au bal Musard,—au dernier bal Musard, au milieu d'un galop à rendre sourds des ca nons,—on a saisi Musard, on l'a élevé sur les bras et sur les têtes, et on l'a porté en triomphe. — Mais au milieu de l'enivrement du grand homme, —son char, composé de danseurs, s'est tout à coup disloqué; l'essieu (unpierrot) crie et se rompt; l'intrépide Musard voit voler en éclat tout son char fracassé ;—les débardeurs, les postillons de Longjumeau , séparés, renversés, laissent tomber le triomphateur. — La roche Tarpeïenne est près du Capitole ;—on foule Musard aux pieds, tout le ga lop, le galop infernal passe sur lui et lui marche sur le ventre.—Le galop fini, on ramasse Musard meurtri, heureux, brisé, triomphant. Hier on rie rencontrait par les rues que des yeux marbrés de bleu, de jaune et de vert, des nez dé viant de la ligne perpendiculaire, des yeux mornes, des joues flasques, des lèvres pendantes. Le soir, au théâtre des Variétés où le hasard nous a conduit, on jouait deux beaux vaudevilles, les Saltimbanques et le Père de la débutante. — Les acteurs avaient sommeil, les musiciens dor maient, et, se réveillant en sursaut, jouaient au ha sard les galops qu'ils avaient joués la veille pen dant cette dernière nuit, où ils étaient toujours les mêmes contre des danseurs sans cesse renouvelés. M. Thiers assistait à la représentation avec sa femme et sa belle-mère ; on remarquait aussi la sœur de Mme Thiers, jeune personne qui n'est pas encore jolie, mais qui a le droit de le devenir et paraît devoir en user. Mais ce n'est pas le mercredi des Cendres qui rompt le carnaval et suspend ses joies. — Ce n'est pas le carême avec ses austérités ; c'est le prin temps, c'est le soleil. O le soleil, le beau soleil qui fait dans le jardin, tout riant et vermeil.—Le rouge est la couleur des roses, quand, au matin, fraîches écloses, elles rom pent leur bouton vert ; le vert est la couleur de l'é...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - thiers
- lesage
- césar birotteau
- cinq-mars
- ancelot
- caillard
- paru
- goldsmith
- balzac
- nota
- longjumeau
- capitole