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Le Figaro, 28 février 1838

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Le Figaro
28 février 1838


Extrait du journal

Chronique. Le bal du Casino a été triste;—quelque déguisée en plaisir que soit la vertu, elle est toujours de la vertu, et elle ne peut souvent se défaire d'un cer tain air ennuyé qui la fait reconnaître. Il est difficile de s'habituer aux divertissemens connus sous le nom de réjouissances du carna val. Rien, le plus souvent, n'a l'air moins réjouis sant : ainsi, aujourd'hui, rue de la Paix, au milieu de la foule effrayée, des gardes municipaux cou raient à cheval, le sabre à la main et la menace à la bouche,—faisant ouvrir devant eux les rangs pressés du peuple qui les injuriait en tremblant. — Que va-t-il arriver? est-ce le roi qui passe, et crainton quelque nouvel attentat? — Voici un homme qui ne se range pas assez vite : on veut l'arrêter ; il se perd avec peine dans la foule.—Ah! voici la rou te libre, que va-t-il paraître? — Le voilà ! le voilà ! c'est un monsieur vêtu en troubadour , tunique abricot avec un long nez de carton.—On commence à trouver les gardes municipaux plus sérieux et plus furieux que la circonstance ne l'exige.—Voici maintenant les tambours, —les vrais tambours de la vraie troupe de ligne ; quelques uns, pour se mettre d'accord avec la gaîté du jour, se sont mis du rouge sur les joues. — Quelques personnes se permettent de rire. Comment, se permettent ? un jour de mardi gras ; à propos d'une mascarade ? N'importe, les sauvages regardent les rieurs de travers, brandissent leurs massues, et sont prêts à demander si l'on se moque d'eux. — Voici des bouchers en Polonais, en Chinois ; ils ont tous le poing sur la hanche, la tête renversée en arrière et du rouge sur les joues, immédiatement au-des sous des yeux, ce qui, au soleil, était d'un effet peu agréable. — Riez donc, sous leurs regards menaçans, sous leur air rébarbatif. Le bœuf, couvert d'une toile de palletot, était comme toujours, entièrement invisible. A quelque distance, un monsieur seul, en bour geois, sur un cheval maigre, est M. Cornet, éle veur de bestiaux, qui tous les ans, depuis plusieurs années, est en possession de présenter au concours le bœuf le plus grand et le plus lourd : — le roi des bœufs I...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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