Extrait du journal

La saison des fleurs est celle qui fait chanter les enfants comme les grillons dans les champs; aimer les fleurs, c'est, aimer toutes ces petites fleurs vivantes,, à peine écloses et dont le charme est le sourire de la vie. Nous avons toujours des milliers de Petits Poucets qui jettent des pierres blanches sur notre chemin pour attirer à leur suite les cœurs compatis sants et les protéger contre l'Ogre aux pas de géant, l'Ogre de la faim, de la misère, de la maladie et de toutes les plaies sociales dont ils sont les premières victimes. Une grande princesse, au coeur materpel, Son Altesse Royale Madame la duchesse de Vendôme, ouvre en ce montent sur notre route un sillon de petites pierres blanches en demandant qu'on la suive pour sauver de la mortalité enfantine qui sévit encore si lourdement sur notre pays, tous ces petits qui sont l'espoir de la France. Elle de mande qu'on la suive, oh ! pas au bout du monde ! A Sedan, au pays des bois et des ruis seaux rapides courant à travers les prés verts. Tout le monde sait que Madame la duchesse de Vendôme, aidée de quelques amis généreux, a porté, au lendemain de la guerre, la vie et le réconfort à ces populations écrasées par cinq années d'occupation allemande, épuisées par les privations, le pillage et l'incendie. Cette mission fut remplie au prix de quelles fatigues et de quelles difficultés ! Puis, quand les familles vinrent ranimer les cendres de leurs foyers, la même princesse gé néreuse songea aux petits, et elle fit ouvrir à Sedan la première pesée de nourrissons. Le « dispensaire goutte de lait » de Sedan-Torcy s'éleva en 1920, en plein quartier ouvrier, et bientôt il eut jusqu'à 4 à 50° nourrissons. Il distribua 50 à 60 litres de lait gratuitement tous les matins," 20 à 25 layettes par mois, 7 à 8.000 primes par an. Mais toute cette vie naissante s'abrite sous un toit fait de trous et de décombres. La cons truction d'un pavillon de secours est urgente, des réparations nouvelles s'imposent. Le dis pensaire, logé dan^ une cave, a besoin d'éten dre ses services ; -l'école ménagère, le centre social en préparation exigent des locaux plus spacieux. Aussitôt, Madame la duchesse de Vendôme s'est mise en campagne pour répondre à ce besoin pressant, avec le même élan qu'elle avait apporté en 1918 et en 1920. Et voici qu'est annoncée une belle fête. Le 2 juin, on tirera, en effet, chez Madame la duchesse de Vendôme, une tombola unique à laquelle on vous invite à apporter votre obole. Les jardins fleuris, les salons dont les ta bleaux anciens et les souvenirs historiques en font un des plus beaux musées de Paris, attire ront certainement une foule charmée vers cette noble demeure, devenue pour un jour le temple de la charité. G. Davenay....