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Le Figaro, 1 octobre 1854

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Le Figaro
1 octobre 1854


Extrait du journal

claré qu'il avait suffisamment fait la traite des blancs et qu'ils entendaient partager ses bénéfices, cela lui a paru dur. . Aujourd'hui le bourgeois est complètement amorti : il est enchanté qu'on embellisse Paris et fait des vœux pour lé succès de nos armes. — Nicolas lui paraît mé riter une leçon, et il sera ravi d'apprendre que nous ayons pris Sébastopol. — Le bourgeois ne sait pas bien où gît Sébastopol, mais il sait que c'est en Cri mée;"— il ne sait pas où est la Crimée; mais il sait que c'est un pays qui produit du blé. —Depuis six ' mois le bourgeois déclame contre le testament de Pierre le- Grand, et je crois qu'il est temps de lui don ner une satisfaction. Un décret vient de doter la ville de Paris de l'insti tution de watchmayens de Londres (elle ne garantit pas l'orthographe). —Le gouvernement voyant qu'on volait même Privât d'Anglemont, a compris la con venance d'assurer la sécurité des rues. — Ajoutez aux • Watchmanns quelques appareils de lumière électri que comme ceux qui fonctionnent en ce moment aux abords du Louvre, et on pourra se promener la nuit dans Paris comme en plein midi. —Du moins, si la lumière électrique ne remplace pas tout à fait le soleil, il est certain qu'elle fera le plus grand tort à la lune. — Si j'avais des actions de la lune je les vendrais. Le gouvernement a eu aussi, cette semaine, à ce qu'on raconte, l'idée d'entraver le mariage de la dame aux Camélias dont nous parlions dans notre dernière chronique. Le fiancé appartient à l'armée, — et en cette qualité il ne peut se marier sans autorisation; on refuse l'autorisation. —11 donne sa démission ; — on refuse sa démission, — du moins on lui fait comprendre que ladémission d'un officier est inoppor tune en temps de guerre. Vous voyez venir d'ici le gouvernement, — il veut gagner du temps, — il compte sur les réactions du cœur humain, en matière de sentiment. — Le gouvernement n'est pas trop mal avisé et l'avenir lui donnera peut-être tout à fait raison. La presse, un peu complaisante, avait abusé des jeunes et intelligents directeurs. — Il y a réaction et il me semble que, d'une extrême facilité,on passe à une extrême sévérité. — M. Boyer, le très-nouveau di recteur du Vaudeville, vient d'être malmené dans les...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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