Extrait du journal

Ce serait une curieuse statistique à dresser que celle des contents et des mécontents du premier jour de l'année. Sans 'être bon pro phète, il est facile de prédire à l'avancô-que le nombre des déceptions est certainement plus grand que celui des espérances réalisées. Pour n'en donner qu'un exemple, nous avons voulu savoir si les petits marchands qui ont établi leurs baraques tout le long des boule vards avaient fait de bonnes recettes. Bien peu ont répondu : oui. Pour la plupart, ils trouvent que la vente est bien inférieure à celle de l'année dernière. La raison qu'ils en donnent est assez eurieuse. — C'est, disent-ils, à cause de la visite des souverains russes. Cela parait, au premier abord, étrange et paradoxal. Mais la même réponse nous a été faite par de gros commerçants et, en réfléchis sant bien, on finit par se l'expliquer. La visite impériale, en effet, a donné l'im pulsion à toute l'industrie du petit bibelot connu sous le nom d'article de Paris. Epin gles, médailles, images, jouets, questions, etc., tout a été à la Russie. L'imagination s'est épuisée et on n'a pu rien trouver de nouveau pour le jour de l'an. Voilà pour l'invention. D'autre part, les trains de plaisir ont amené à Paris des flots d'étrangers et de provinciaux qui ont fait, lors de leur voyage, des achats et qui, aujourd'hui, en raison de la dépense antérieure, serrent les cordons de leur bourse. Quoi qu'il en soit, commerçants en bouti que et commerçants en baraque se plaignent également. Et, à ce propos, se pose, comme bien des fois déjà,, cette question ; Les baraques du...