Extrait du journal
Errantes de toutes parts entre les Vapeurs ancrés les barques de pê cheurs, au profil incurvé qui leur vient sans, doute des Phéniciens, donnent à la Mer de Paille une incroyable anima tion ; par elles, Lisbonne, en même temps qu'un grand port moderne d'es cale, est un pittoresque et vieux port de pêche. Les poissons que ces bar ques ramèneront du Tage seront aussi tôt portés par les varinas, qui se répandent chaque jour dans toute la ville, droites comme des cariatides, par l'habitude de soutenir sur leurs têtes des corbeilles d'osier, où de larges poissons d'argent débordent, têtes et queues balancés à chaque pas. Elles crient leur marchandise scintillante dans les rues, d'une voix chantante, en marchant à grandes enjambées de leurs pieds nus. Car c'est ainsi que marchaient leurs mères et leurs grand'mères ; elles s'y tiennent, et l'on est obligé de. leur infliger des amendes pour qu'elles consentent à mettre des souliers. Les dépêches de ces derniers jours les menaçaient même de prison. Chacune d'elles a son quartier et ses clientes ; elles pénètrent dans les mai sons, montent les étages, et apportent ainsi chaque jour, aux cuisinières de Lisbonne, le poisson encore tout ruisse lant de la mer. Cette traversée du Tage en bac est un moment magnifique : à elle seule, elle vaudrait qu'on vint à Lisbonne. Voilà donc, dans l'émotion du derniei coup d'œil, ce site, un des plus célèbres du monde, et dont, un jour ou l'autre, nous avons tous eu le désir ; voilà donc ce fleuve du Tage au beau nom tout chargé de rêve. « Regarde de tous tes yeux, regarde ! » Pour une fois, la réa lité est égale à l'attente. * \ * * Maintenant, nous abordons à l'autre rive, et la ville se déploie dans toute son étendue, étagée sur ses sept collines, toute blanche au soleil comme une ville arabe, et pour moi déjà pleine de sou venirs que, dans cet amphithéâtre tu multueux, je cherche à situer du re gard. Voici d'abord les endroits d'où, par dessus les vieilles maisons de la ville aux toits de tuiles rose pâle, l'on a une...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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