Extrait du journal

Le Roi, ce très platonique ami des mauvais jours, et le prince Humbert, cet ennemi présumable des jours futurs, accueillait avec une joie évidente les compliments de l'envoyé de l'Empereur. La plupart des journaux étaient remplis d'articles dithyrambiques en l'honneur de l'Allemagne et de son héros, et je remarquai, sans trop de surprise d'ailleurs, qu'il s'y mêlait souvent des allusions cruellement blessantes pour la France même à cette époque, déjà si éloignée de nous, il était facile de deviner que la majeure partie de la presse romaineappartenait au grand chancelier, le tuteur paternel de la jeune Italie. Un matin, je vis mon Prussien entrer dans ma chambre. L'or de ses lunettes me parut plus brillant, et ses longs cheveux roux étaient plus fièrement jetés derrière ses larges oreilles teutonnes. Il m'apprit que le feld-maréchal ne pouvait prolonger plus longtemps son séjour à Rome, qu'il partait le lendemain par Naples, mais qu'il avait bien voulu accepter le punch d'adieu que lui offrait la colonie allemande de la ville. Ce punch, ajouta-t-il, aura lieu ce soir, et je viens vous prier de nous faire l'honneur d'y asslsler....