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Le Figaro, 3 octobre 1930

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Le Figaro
3 octobre 1930


Extrait du journal

Une catastrophe aérienne s'est produite, hier après-midi, dans la région de Savigny-sur-Orge, fai sant quatre victimes, dont une jeune femme d'une vingtaine d'années. Vers 18 h. 10, un monoplan appartenant à une compagnie qui pratique depuis fort lohgtemps le tourisme aérien, se trouvait au-dessus de la plaine qui longe le chemin des Mulets, à proximité du cimetière de Savigny. Tout à coup les habitants de la localité virent l'appareil piquer du ilSi et ne retrouver, sa stabilité qu'après de longs efforts du pilote. Cependant l'avion-avait repris sa ligne de vol normal, lorsqu'il s'abattit brusquement dans un fracas épouvantable et prit l'eu en touchant le sol. De tous côtés, on accourut au secours des pas sagers. M. Rouanaut, commissaire de police de Sa vigny, organisa la lutte contre l'incendie. Malheu reusement, la chaleur dégagée par la combustion des toiles inondées d'essence était si forte qu'on ne pouvait approcher du foyer et que, dans la nuit qui tombait, on dut se contenter de jeter sur les débris de l'appareil des pelletées de terre. Lors qu'on put, enfin, entreprendre l'exploration des restes fumants du monoplan, on trouva les corps complètement carbonisés de trois hommes et d'une femme, qui furent transportés à la morgue de Savigny. ' On apprit bientôt que l'avion était parti d'Orly vers 18 heures, pour donner le baptême de l'air aux trois passagers- qui devaient périr tragique ment, quelques minutes plus tard. La jeune femme avait même manifesté une certaine appréhension et ses deux compagnons avaient du insister vive ment pour la décider. On ne s'explique pas jusqu'ici les causes de la chute. Depuis 1919, c'est le deuxième accident qui se produit dans ce service, sur 150.000 voyageurs transportés. Les noms des passagers ne sont pas communi qués, les familles n'étant pas encore prévenues. Le pilote était l'aviateur Goux....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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