Extrait du journal

nier à Sedan, et, vous avez été griève ment blessé en vous battant contre les communistes, je .puis prendre note de tout cela... — Si vous voulez. — Puis vous avez été réformé pour* cette blessure? — Où voulez-vous en venir? — Voyons, puisque me voilà, donnezmoi quelques souvenirs de la guerre franco-allemande, racontez-moi quel ques histoires;.'en Amérique, nous ai mons beaucoup l'anecdote, surtout le souvenir personnel. J'avais saisi un de mes oreillers. — Citoyen de la grande République libre des Etats-Unis, dis-je d'une voix délibérée, solennelle, prenez garde! il va se verser du sang avant peu. Je vous donne cinq minutes pour évacuer la place... ou je fais feu., Il me regarde. J'avais l'air résolu de l'homme au mur. Il se lève, remet en place calepin et crayon, me serre la main et me souhaite bonne nuit. — Désolé, lui dis-je, de ne pouvoir vous retenir plus longtemps. Enfin le voilà parti! J'arrange mes oreillers et me prépare au sommeil. *** Je rougirais de honte si j'avais àivous faire le récit de tous les exploits dont j'ai été le héros dans ma jeunesse, exploits que, le lendemain, mon interviewer fit insérer à Y Indianapolis Journal. Max O'Rell....