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Le Figaro, 4 septembre 1867

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Le Figaro
4 septembre 1867


Extrait du journal

lent, dit la tradition. Mademoiselle de Boisbryant avait une foi vive. Elle fit une prière longue et fervente, suppliant Ràdegonde à qui elle était vouée, de venir à son aide-, de la protéger, de la sauver d'elle-même et de sa douleur. Elle versa d'abondantes larmes, l'union qu'elle allait contracter était pour elle un supplice. Pûisqu'on la séparait à jamais de celui qu'elle avait -tant aimé, elle eût été heureuse d'imiter la reinê de France et de se jeter dans un cloître. C'était un refuge pour les cœurs blessés. Aujourd'hui, notre foi n'est plus assez vive, nous ne saurions oublier entière ment le monde au pied des autels ; si notre amour s'y guérit, notre esprit rêve d'autres horizons. On ne fait que, changer de malheur. • Radegonde fit dire une messe qu'elle entendit avec la dévotion ardente d'une femme qui n'a plus d'espoir qu'en Dieu. Elle se rendit ensuite à Notre-Dame, où elle renouvela ses instances, et en sortit un peu plus forte. Dès que la nuit fut descendue sur la ville,elle s'enveloppa de sa mante, et, suivie de Julienne, elle se dirigea vers la rue sous Saint-Cibard, où, dans une modeste maison, égayée par un petit jardin, les vieux serviteurs des Chantemarne avaient transporté leur retraite, lorsqu'ils n'eu rent plus de maîtres à servir. On les introduisit d'abord dans la pièce où ils se tenaient habituellement. — Nous avons réfléchi, madame, dit la femme, cette pauvre enfant est dans un état presque alarmant, elle ne quitte pas son lit, peut-être cela la contrariera-t-elle de vous recevoir. Il faudrait d'abord lui apprendre qui vous êtes, je ne vous con duirai pas auprès d'elle sans son consen tement. Le cœur de Radegonde battait bien fort, elle n'avait "pas prévu ce nouvel obstacle. — Dites à mademoiselle Chartier, répliqua-t-elle, que je suis une amie de mada me de Clavières. — Venez-vous de sa part ?...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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