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Le Figaro, 6 octobre 1867

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Le Figaro
6 octobre 1867


Extrait du journal

Cueillons encore une assiette assortie dans ce festin. La censure ne veut pas qu'Antony dise, en parlant de l'homme qui a refusé deJni dire ln nom de sa mère : — Malédiction sur lui! Il lui déplait encore qu'Adèle ilise : «Antony, le monde a ses lois, la société ses exigences, qu'elles soient ilu devoir ou des préjugés les hommes les ont fait telles j> Messieurs de la censure n'admettent pas qu'il y ait, des préjugés sociaux : c'est trancher d'une main sûre tous les problè mes que les auteurs dramatiques pour raient être tentés de résoudre au théâtre. Mais voici un chef-d'œuvre! « Oh! que ne suis-je né pauvre et resté ignorant, perdu dans le peuple!» s'écrie Antony. » Le peuple » a déplu et la plume spiri tuelle et distinguée a remplacé ces mots odieux par la foule. La foule? comprenez-vous la nuance? Antony perdu dans le peuple, semblait un danger! Perdu dans la foule, il devient, sans doute, un exemple. Un peu plus loin, on ne veut pas qu'Antony dise : Je ne craignais plus ni les injures ni les in justices des hommes....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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